Depuis hier mardi, des dirigeants et entrepreneurs se réunissent à Dakar pour la deuxième rencontre des entrepreneurs francophones. Lors de son intervention à la cérémonie d’ouverture, le président du Meds a annoncé qu’une charte éthique des entreprises francophones est conçue et sera vulgarisée à travers l’écosystème du monde économique francophone.
Dans son allocution, Mbagnick Diop, vice-président du Groupement du patronat Francophone, révèle que le Fief et le Meds avaient à cœur de fédérer les acteurs industriels du monde francophone, défendre et illustrer les valeurs communes de solidarité et d’équité dans le respect des identités. Ainsi le Président du Meds a-t-il annoncé qu’une charte éthique des entreprises francophones est conçue et sera vulgarisée à travers l’écosystème du monde économique francophone.
« Le chemin a été long et parsemé d’embûches. L’année 2020 a vu la pandémie du Coronavirus s’installer durablement partout dans le monde, occasionnant un repli sur soi de toutes les Nations. Jamais le “Nous d’abord” ne s’est autant invité dans les affaires du monde », a-t-il reconnu.
Non sans rappeler que l’Afrique francophone a certes été relativement moins affectée sur le plan de la pandémie, mais l’accès limité aux vaccins ne permet pas d’être optimiste pour la suite. « Les pays francophones du Nord ont été plus durement touchés, mais contrairement aux pays du Sud, les gouvernements ont été, pour une large part, en mesure de mettre en place des mesures d’accompagnement appropriées et des campagnes de vaccination », a-t-il fait remarquer.
Poursuivant, M. Diop signale que la globalisation libérale a accentué inexorablement les fractures partout dans le monde et la communauté francophone. « Le secteur privé africain francophone n’a pas échappé à la morosité constatée partout ailleurs dans le monde », a-t-il indiqué. A son avis, la bataille économique mondiale qui offrait la part belle aux multinationales a changé de nature.
Un nouvel ordre mondial est né
« Un nouveau paradigme s’est dessiné avec la crise sanitaire. Un nouvel ordre mondial est en train de naitre », avise-t-il. « Les attitudes des uns et des autres ont surpris. L’Europe a voulu garder « ses » vaccins, les USA « ses » composants. On a constaté que notre monde flétrit par manque de solidarité », a-t-il dénoncé, avant d’inviter à ne pas « laisser les Etats se replier sur eux-mêmes ».
« La mondialisation est riche de bienfaits potentiels, il faut toutefois les rendre plus équitables. »
Dans la foulée, le vice-président du GPF s’est félicité des actions du Président Macky Sall, qui, «a su impulser la diplomatie économique avec la création de plusieurs zones économiques spécialisées pour faciliter l’implantation des entreprises étrangères singulièrement francophones. »
« Le Président de la République est un soutien indéfectible de la francophonie et dans la même dynamique du Groupement Patronal Francophone. » « Nous avons, depuis plus de 2 ans, bénéficié du soutien des autorités étatiques », a-t-il reconnu, soutenant que la résilience économique prônée dans notre espace a permis de construire un filet de sauvegarde et de traverser ce douloureux moment.
Il cite comme exemple la ZLECAF (Zone de libre-échange continentale africaine) qui regroupe en son sein les sous organisations du continent et qui est opérationnelle depuis le 1er janvier 2021.
« Le partenariat public-privé, qui avait permis d’assurer les bases de la compétitivité, gage de la croissance économique, a permis également, de mieux traverser les turbulences créées par la pandémie », a-t-il noté. « Des dividendes majeurs en sont attendus et le GPF devra jouer pleinement son rôle dans ce nouveau contexte. » Il met en exergue les potentialités de l’économie francophone. « L’Afrique francophone représente un demi-milliard de personnes et donc joue un rôle clé dans l’avenir de la francophonie. Sa population sera près d’1 milliard à l’horizon 2050 avec plus du quart (26%) composé de jeunes de 15 à 29 ans. » « Encore mieux, l’Afrique demeure plus que jamais, l’avenir de la francophonie », a-t-il révélé
Le Président du Meds demeure convaincu que le Groupement du Patronat Francophone devra participer pleinement à assurer un avenir décent à ces populations, et mettre en valeur le potentiel démographique.
« Notre espace économique francophone a su dans ce contexte se raffermir. Il nous faut jouer notre partition dans les challenges majeurs de notre temps auxquels fait face l’Humanité : Stabiliser le climat, en remettant le monde à l’endroit et relancer la croissance, mise à mal par le Covid 19, dans notre espace économique. » A cela s’ajoute que le Sénégal va présider, dans quelques petits mois en 2022, l’Union Africaine, une opportunité pour l’espace francophone.