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En mission en Afrique : Les services du FMI achèvent leur visite au Sénégal

L’activité économique a ralenti au cours du premier semestre 2024 et les perspectives demeurent difficiles pour le reste de l’année. La position budgétaire devrait se détériorer en raison d’une baisse des recettes et de l’augmentation des dépenses en subventions énergétiques et en paiements d’intérêts. Des mesures fortes, notamment la rationalisation des exonérations fiscales et la suppression progressive des subventions énergétiques non-ciblées et coûteuses, sont nécessaires pour assurer un retour rapide à la cible de déficit de l’UEMOA et placer la dette publique sur une trajectoire résolument décroissante.

Les autorités ont réaffirmé leur engagement en faveur des réformes qui sous-tendent le programme appuyé par le FMI et se tiennent prêtes à prendre des mesures vigoureuses pour remettre les finances publiques sur une nouvelle trajectoire de réduction du déficit et de l’endettement public.

Une équipe du Fonds Monétaire International (FMI), dirigée par M. Edward Gemayel, a effectué une mission au Sénégal du 5 au 12 septembre 2024 afin de poursuivre les discussions entamées en juin concernant le programme économique des autorités soutenu par les accords de la Facilité élargie de crédit (FEC) et du Mécanisme élargi de crédit (MEDC) du FMI, pour un montant de 1 132,6 millions de DTS (environ 1,5 milliard de dollars américains), combinés avec la Facilité pour la résilience et la durabilité (FRD) de 242,7 millions de DTS (environ 320 millions de dollars américains). Les accords FEC/MEDC et FRD ont été approuvés par le Conseil d’administration du FMI le 26 juin 2023.

À l’issue de la mission, M. Gemayel a fait une déclaration sur l’économie sénégalaise qui a enregistré une croissance plus lente que prévue au cours du premier semestre de 2024. La croissance du PIB réel s’est établie à 2,3 % au premier trimestre, et les indicateurs de conjoncture suggèrent un ralentissement similaire au deuxième trimestre. Ce ralentissement reflète une activité plus faible dans les secteurs minier, de la construction et agro-industriel, et, dans une moindre mesure, dans le secteur primaire. L’inflation globale a ralenti pour atteindre une moyenne de 2,2 % en glissement annuel au premier semestre de l’année, sous l’effet de la baisse des prix internationaux des matières premières et d’une demande intérieure modérée.

L’exécution budgétaire à fin août a révélé un manque à gagner significatif en termes de recettes, tandis que les dépenses sont restées globalement conformes aux prévisions. En conséquence, le déficit budgétaire s’est creusé et, en raison de la faiblesse des marges de liquidité, les autorités ont eu recours à des emprunts commerciaux externes coûteux à court terme.

Les perspectives macroéconomiques pour le reste de l’année 2024 restent difficiles. La croissance du PIB réel est désormais projetée à 6,0 %, une révision à la baisse par rapport à la prévision de 7,1 % de juin 2024. La croissance du secteur non-hydrocarbures devrait ralentir à 3,3 %, contre une projection antérieure de 4,8 %.

L’inflation globale devrait atteindre en moyenne 1,5 % en glissement annuel. Le déficit du compte courant devrait se réduire à 12,7 % du PIB, en raison du démarrage de la production d’hydrocarbures dans un contexte de performance modérée des exportations non-hydrocarbures.

En l’absence de mesures budgétaires supplémentaires, le déficit devrait dépasser 7,5 % du PIB, bien au-delà des 3,9 % prévus dans le budget initial, en raison de la baisse des recettes et de l’augmentation des dépenses en subventions énergétiques et en paiements d’intérêts.

Par conséquent, la dette de l’administration centrale devrait rester supérieure au critère de convergence de l’UEMOA fixé à 70 %. En l’absence de mesures supplémentaires, atteindre l’objectif de déficit de l’UEMOA à 3 % du PIB en 2025 prendrait plus de temps que prévu initialement.

Dans ce contexte, les autorités sont encouragées à mettre en œuvre des mesures fortes, notamment la rationalisation des exonérations fiscales et la suppression progressive des subventions énergétiques non ciblées et coûteuses, pour assurer un retour rapide à l’objectif de déficit budgétaire et placer la dette publique sur une trajectoire résolument décroissante.


Des efforts supplémentaires sont également nécessaires pour faire avancer le programme de réformes structurelles, notamment la révision de la formule de tarification des produits pétroliers, l’avancement du diagnostic des coûts de production de l’électricité, et l’amélioration de la viabilité financière de la société nationale d’électricité, SENELEC, dans le cadre de la conception d’une nouvelle structure tarifaire de l’électricité. S’agissant du secteur financier, le personnel du FMI se félicite des progrès réalisés dans la mise en œuvre de l’ensemble des mesures recommandées par le Groupe d’action financière.

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