Il n’y est pas allé avec le dos de la cuillère. Cheikh Omar Sy a craché ses vérités à l’endroit du régime de Macky Sall et dénonce l’émigration irrégulière due à un échec des politiques de jeunesse. Il réfute toute idée d’intervention de la Cedeao au Niger.
Les vagues de morts le long des côtes marocaines et sénégalaises n’est pas du gout de l’ancien député Cheikh Omar Sy. Le président de Président de l’Observatoire de Suivi des Indicateurs de développement économique en Afrique (OSIDEA) a demandé à l’état de revoir sa politique de jeunesse « en faillite. » A en croire l’ancien parlementaire, aucun jeune ne mérite de mourir en empruntant une pirogue. Plus de 60 migrants sont présumés avoir perdu la vie à bord d’une pirogue partie des côtes sénégalaises, plus précisément à Fass Boye, début juillet et retrouvée lundi au large du Cap-Vert selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM).
Le nombre de personnes décédées est estimé à 63, celui des survivants étant de 38, dont quatre enfants de douze à seize ans. Une situation dramatique selon les autorités qui tirent la sonnette d’alarme. Ainsi 56 personnes sont portées disparues. « Que ces morts cessent le long des côtes. Ce n’est pas normal. Nous n’avons aucune politique de jeunesse. Et c’est le désespoir total pour les jeunes qui sont obligés d’emprunter les pirogues à la recherche de l’eldorado », a regretté Cheikh Omar Sy.
Sur le même registre, il note que des centaines de personnes vivent dans un calvaire et l’état se limite juste à publier un communiqué pour juste dénoncer et présenter ses condoléances. Comme si la mort était devenue une norme. « Cela ne devrait pas avoir lieu. Vous ne verrez aucun français ou un américain prendre une pirogue pour risquer sa vie sans que l’état ne soit en avant. Il faut se concentrer sur la jeunesse pour qu’aucun ne puisse prendre l’embarcation pour chercher le travail. Nous sommes en Afrique et nous avons tout », a dénoncé le président d’OSIDEA.
Abordant le cas Ousmane Sonko qui en est à son 18ième de diète, Cheikh Omar Sy réclame sa libération mais tout en lui demandant de renoncer à sa grève de la faim. « Il faut qu’il sache qu’il a un combat à mener et donc il faut mettre un terme. L’état a profité de l’affaire Sweet beauté et celle de l’affaire Mame Mbaye Niang pour « se venger ». Tout le monde sait que c’est du montage de bout en bout et que ce sont des dossiers vides », a martelé Cheikh Omar Sy.
Dans le même ordre d’idées, il a invité les leaders à parler à Sonko afin qu’il suspende sa diète. « Que les leaders aussi parlent à Ousmane Sonko car il doit arrêter cette grève de la faim et penser aux sénégalais car c’est une autre forme de combat », supplie-t-il. Et de demander à ce que le journaliste Abdou Khadre Sakho soit libéré car « c’est un abus de justice que de détenir un journaliste qui n’a fait que relayer une information. »
« Ce serait une erreur de faire la guerre au Niger »
L’ancien parlementaire ne cautionne pas la guerre que compte mener la Cedeao au Niger. A ce titre, il trouve que ce serait une erreur de la part des états membres que d’attaquer le Niger. « Le Sénégal ne devrait pas envoyer des troupes là- bas. On peut utiliser le même procédé comme au Mali, au Burkina Faso avec des sanctions économiques. Le Niger c’est 1 millions de km carré et une entreprise qui exploite une superficie qui fait la capitale du Sénégal.
La situation ne doit pas s’embrasser car il est membre du G5 Sahel et une frontière poreuse », met-il en garde. Cette guerre risque aussi de faire l’affaire des occidentaux qui se disputent la main mise sur le minerai. Une question d’enjeu économique selon lui. Il s’agit donc pour Cheikh O. Sy, « pour nos chefs d’états de revoir la situation et se poser la question pour voir comment faire pour trouver des solutions pour notre propre intérêt et se soutenir mutuellement et de transformer notre économie. »
MOMAR CISSE