Le chef de l’État s’est rendu ce Mercredi dans la Petite-côte, suite au chavirement d’une pirogue au large des côtes de Mbour. Une occasion pour lui de s’adresser aux jeunes, aux parents mais également aux convoyeurs. Après avoir compati à la douleur des familles des victimes, le chef de l’Etat dit ne pas concevoir cette situation (Emigration Clandestine) qui ne fait qu’empirer de jour en jour. « Je suis peiné en me rendant compte que depuis le chavirement de la pirogue, des corps n’arrêtent pas de sortir des eaux. C’est un drame qui ne dit pas son nom. Je suis attristé, peiné de voir ces familles vivre ce drame. Mais je tiens préciser, à l’endroit de ceux qui s’adonnent à ce business, nous traquerons tous les responsables et ils vont répondre de leurs actes » a prévenu le président de la République.
Après un tour à la cité religieuse à Médina Baye et à Léona Niassène, le Président sénégalais s’est aussitôt rendu à Mbour pour s’enquérir de la situation, après le drame qui s’est passé dans cette ville côtière du Sénégal où une pirogue avec à son bord près de 200 personnes a chaviré au large de Mbour avec un bilan macabre de 28 morts et des dizaines de disparus.
Le chavirement de la pirogue à Mbour n’est rien d’autre qu’une tragédie à en croire les propos du président de la République, Bassirou Diomaye Faye qui s’est déplacé dans la petite côte ce mercredi. » Je voudrais dire à l’endroit du peuple sénégalais, l’ensemble des compatriotes, que c’est avec une immense tristesse que je me tiens ici aujourd’hui, face à cette tragédie humaine qui nous bouleverse tous. La nation est en deuil et la situation est particulièrement insoutenable. Je voudrais au nom de cette nation, la nation sénégalaise, présenter mes condoléances aux familles éplorées et leur dire toute la solidarité de l’État et de l’ensemble du gouvernement face à la tragédie qui les frappe et nous frappe tous. Ce qui est arrivé ici à Mbour, est arrivé quelque peu partout sur les côtes du Sénégal et le fait est que des filières de la migration sont là, il faut le dire dans le trafic d’êtres humains; qui exploitent le désespoir de cette jeunesse, et qui leur vendent le rêve d’un avenir meilleur. Je voudrais dire que la traque sans répit contre ces vendeurs d’illusions, ces vendeurs de la mort, va s’intensifier dès à présent. Il y a quelques jours de cela, la semaine passée pour le dire, s’est clôturée une opération appelée » Jokko » qui était conjointement menée pendant plus d’un mois par la gendarmerie, la police et même l’armée qui est entrée dans la danse et qui a valu la mise en échec d’un projet migratoire de jeunes à hauteur de 690 jeunes qui ont été appréhendés au moment de leur départ. C’est pour dire que le gouvernement est en train de combattre le phénomène et pour dire aussi que le gouvernement continuera à traquer ces marchands de la mort jusqu’à leur dernier retranchement ».
Il faut souligner que cette visite du président Diomaye était bien attendue des Sénégalais. Elle donne une idée sur les mesures à prendre pour mettre fin à la « mafia » des passeurs. Qui comme l’a dit le président de la République « utilisent le désespoir des jeunes pour leur vendre des illusions ».
Aux parents et aux jeunes…
» Le gouvernement travaille d’arrache-pied à mettre en œuvre des politiques publiques adéquates pour donner du travail aux jeunes ici au Sénégal et les inviter à la reconstruction de notre pays. Il y va de notre responsabilité à tous. Je voudrais aussi appeler les familles à mettre moins de pressions à ces jeunes. La pression positive se comprend de la part des parents sur les moins jeunes et sur les jeunes. Mais la pression ne doit pas aller au delà de la motivation à travailler, à se serrer la ceinture et à y croire et à avoir de l’endurance dans les difficultés mais ici au Sénégal. Encore, faudrait-il que l’ensemble de ces jeunes comprennent qu’il n’y a pas de sot métier. Les métiers que beaucoup d’entre eux exercent ici sont les mêmes qu’ils cherchent à exercer ailleurs ou même des métiers moins valorisés. S’il ne s’agissait que de jeunes qui n’ont pas de travail encore on pourrait dire que c’est le chômage, mais c’est l’envie de se réaliser. On comprend leur désarroi mais il y en a qui ont du travail et veulent malgré tout arrêter de travailler et qui prennent les vagues, cela ne peut être une option. Je voudrais aussi appeler à la solidarité des populations ».
» Dans les prochains jours, le gouvernement mettra en place un numéro vert parce qu’il ne peut pas y avoir de départ dans les conditions ou les gens empruntent la mer sans qu’il n’y ait des gens qui en sachent quelque chose, mais ils ne doivent pas se taire parce que quand ils se taisent c’est des centaines de jeunes qui perdent la vie et ce sont ces jeunes là qui doivent reconstruire le pays.
A défaut, il sera très difficile de combattre ce phénomène. Il faut que les jeunes et les populations comprennent que la situation qui a poussé ces jeunes à prendre la mer pendant des années, ne peut être résolue du jour au lendemain. Il faut du temps pour que des solutions qui sont mises en place, opèrent et que les conséquences positives se fassent ressentir… », a-t-il conclu.