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Suite aux déchaînements de la violence qui a poussé les autorités à déployer l’armée à Dakar et qui fait craindre un embrasement en cas d’arrestation de l’opposant Ousmane Sonko, les appels à la retenue et au calme surgissent de partout au Sénégal mais aussi de l’extérieur. La communauté internationale a appelé au calme et à la sérénité et a demandé à tous les acteurs à faire preuve de dépassement.
La violence qui sévit depuis jeudi, après l’annonce du verdict condamnant à deux ans de prison ferme Ousmane Sonko, l’opposant féroce du président Macky Sall, dans l’affaire Sweet Beauté, a provoqué bien des réactions au niveau international. Le Secrétaire général de l’Onu, António Guterres a été le premier à appeler au calme et à la retenue et à condamner fermement l’usage de la violence, tout comme l’Instance sous régionale, la CEDEAO qui a appelé aussi aux règlements des différends par des moyens pacifiques. Pour sa part, la France s’est dit extrêmement préoccupée par la situation qui prévaut au Sénégal. Paris a appelé à « cesser les violences et à résoudre cette crise dans le respect de la longue tradition démocratique du Sénégal », selon un communiqué du Quai d’Orsay.
Le Président de la commission de l’Union africaine, Moussa Faki Mahamat a lui aussi condamné fermement ces violences et appelé tous les acteurs à la plus grandes retenue: « ces actes ternissent le visage de la démocratie sénégalaise dont l’Afrique a toujours été fière », a-t-il dit. Et il y a aussi la francophonie qui a exhorté tous les acteurs politiques et sociaux au sens de responsabilités avant de les encourager à œuvrer pour la paix au Sénégal mais également à régler cette situation par des voies pacifiques. Toujours au chapitre des réactions, la Grande Bretagne a également exprimé sa « préoccupation » et « encouragé le dialogue ». Londres a appelé « à la retenue, au respect de l’État de droit et à la protection des personnes et des biens », mais aussi « encouragé le dialogue et la recherche d’une solution pacifique pour mettre fin à cette violence sans délai ».
Et puis pour boucler la boucle, les Etats Unis aussi, ont réagi et se disent préoccupés par la situation au Sénégal. Matthew Miller, le porte-parole du département d’Etat américain a demandé aux partis d’exprimer leur point de vue de manière pacifique. Aujourd’hui, c’est la crainte de l’embrasement du Sénégal après le déploiement de l’armée dans les rues de Dakar, alors que 16 personnes ont été tuées en deux jours à la suite des séries de violences, selon les estimations. De quoi faire craindre le pire si l’opposant Ousmane Sonko, condamné à deux ans de prison, était arrêté. Depuis 2021, une trentaine de civils ont été tuées dans des troubles largement liés à la situation d’Ousmane Sonko.
Le pouvoir et le camp de l’opposant se rejettent mutuellement la faute. « Ce sont des moments difficiles pour la nation sénégalaise, qu’on va dépasser », a déclaré Abdou Karim Fofana. « Ce n’est pas une manifestation populaire avec des revendications politiques », a-t-il affirmé, mais plutôt « des actes de vandalisme et de banditisme » de la part de « malfaiteurs », a ajouté le porte-parole du gouvernement. Alors que du côté de l’opposition, Macky Sall est accusé de conduire le pays vers le chaos par « son goût démesuré du pouvoir » et ‘’son irresponsabilité’.
MADA NDIAYE
