Les résultats provisoires proclamés hier par la Cour d’appel, créditent du candidat Bassirou Diomaye Faye, d’une victoire nette au premier tour avec plus de 54% des suffrages exprimés. Des résultats qui devraient être confirmés la semaine prochaine par le Conseil constitutionnel.
En clair, Bassirou Diomaye Faye est le cinquième président du Sénégal. Sans doute le plus jeune, le moins expérimenté de par son cursus. Mais cela ne devrait en rien réduire ses ambitions pour le Sénégal car il sera le président de la République sur lequel pèsera plus de pression. Car il a été largement élu par des jeunes impatients et pressés de voir des résultats. Alors, il devra faire vite pour faire face aux urgences. Car, dans ce pays, tout est urgence. Mais il y a les priorités des priorités. Parmi celles-ci la réduction du train de vie de l’Etat, la suppression d’institutions budgétaires à utilité discutable ainsi que l’amorce de ruptures fondamentales pour ce qui concerne les secteurs sociaux comme l’éducation et la santé mais également la mise en place de programmes adéquats.
Le seul souci est que le nouveau Président n’aura pas de période de grâce. Il sera jugé sur pièces par des citoyens jeunes peu patients qui mettront toutes les failles sur son dos. Car, ils placent en lui et en ses équipes, beaucoup d’espoirs.
Les attentes sont immenses au point que l’on se dit que la déception ne pourra pas manquer. Il lui faudra aller vite et bien. Sans précipitation, cependant. Car, il ne saurait travailler sous pression. Cependant, il faudra apprendre à lui laisser du temps en lui accordant le bénéfice de la bonne foi et savoir qu’il ne saurait tout faire, tout de suite. Ce n’est pas de l’excuse, c’est du réalisme. Car, pour développer le Sénégal, il faudra la participation de tous : citoyens et élus.
Le changement de paradigme de gestion des affaires publiques est certes nécessaire mais il faudra également un changement de mentalité de la part des populations. Car si les passes-droits persistent, c’est que les populations le veulent ainsi. Beaucoup souhaitent passer par des raccourcis pour ne pas se conformer aux règles. C’est cela qui doit cesser. D’abord au niveau de beaucoup de services administratifs ensuite au sein des contribuables. Si les dirigeants, conformément à leurs promesses sont justes, honnêtes et désintéressés, les populations finiront par suivre pour les ressembler étant entendu qu’il y a toujours la menace de la sanction.
Assane Samb