L’électrification rurale grésille à courant alternatif. Et pour cause, le Directeur général de l’Agence sénégalaise d’électrification rurale (Aser) semble défier la loi. Sa gestion du contentieux opposant deux partenaires clés de l’électrification rurale, AEE POWER EPC et AEE POWER SENEGAL, fait craindre un parti-pris qui vicie le “jub jubal jubanti”.
Entêtement confus
Le 15 juillet 2024, après une réunion de concertation, une note dûment synthétisée recommande l’apaisement des tensions entre Aee Power Epc et Aee Power Sénégal, deux partenaires stratégiques du projet d’électrification rural. Mais, le Dg de l’Aser refuse de les appliquer, minant le processus de règlement du différend et suscitant des dénonciations outrées de la gestion unilatérale et autoritaire du dossier.
Autorité de régulation défiée
Le Dg de l’Aser ne s’arrêtera pas là. Il fera un second pied de nez à l’autorité de régulation, dont la requête formelle datée du 4 Septembre 2024, exigeant tous les justificatifs à même de lui permettre de statuer sur le fond du contentieux entre AEE POWER EPC et AEE POWER SENEGAL, restera sans réponse. Outre son caractère méprisant, ce silence prolongé du Dg de l’Aser ralentit la gestion du litige par l’autorité de régulation et porte un lourd préjudice aux projets d’électrification.
Volonté de contourner la législation, pour asseoir une vision unijambiste de la gestion du contentieux ? Affirmatif, disent nombre d’analystes qui craignent une exacerbation des dissensions partenariales et des compromissions au projet.
Démarrage ralenti
D’autant que dans un empressement suspect, il a convoqué une réunion de démarrage du projet, en excluant AEE POWER SENEGAL, sans que le litige entre les deux parties ne soit résorbé. Ainsi a-t-il convaincu beaucoup d’acteurs d’un souhait de marginaliser un maillon essentiel de l’électrification rurale, en violation des standards de transparence et d’équité des partenariats publics.
C’est pourquoi il est soupçonné de vouloir passer outre les procédures de règlement en cours, compromettant la pérennité du projet et effritant la confiance des partenaires et des populations qui attendent l’aboutissement du projet d’électrification.
Electrification assombrie
Vu les impératifs vitaux de l’électrification rurale, le Directeur Général de l’ASER assombrit l’avenir de cette initiative louable dans la construction de l’égalité des chances entre citadins et ruraux. Car refuser d’appliquer des recommandations, bloquer la régulation et marginaliser un partenaire clé, posent triplement question sur la gouvernance et les intentions à la tête de l’agence.
Toujours est-il que si les autorités compétentes sont pour la transparence et la sérénité dans la gestion de ce dossier d’une importance capitale pour le pays, toute déviation des objectifs serait une insulte méprisante aux attentes des populations les plus vulnérables.