Dans une campagne électorale pour des législatives, les têtes de liste au niveau national, se comportent, en général, comme s’il s’agissait d’une élection présidentielle . En revanche, au niveau départemental, les têtes de liste sont elles, dans une logique d’élections locales. Si les premiers sont sur des sujets d’ordre national comme ceux d’ordre économique et social, en revanche, les seconds abordent, en général, les sujets qui intéressent leurs localités.
C’est le caractère mixte des législatives qui impriment une telle dichotomie même si lors d’un meeting ou dans une caravane, les leaders politiques sont souvent très prolixes et n’hésitent pas à aborder des sujets aussi diverses les uns des autres. Nous savons tous que les débats se focalisent généralement sur les sujets d’ordre personnel. La tendance est de s’en prendre à son adversaire avec, en toile de fond, des délations, des accusations, des dénonciations et des intimidations.
Toutefois, les sujets de fond ne sont pas occultés. Sauf à préciser que lors de nos campagnes, le sport et la culture sont presque toujours oubliés. Or, il n’y a pas plus importants que ces domaines où l’Afrique en général et le Sénégal en particulier ont de réelles potentielles pour rivaliser avec le reste du monde.
A cela s’ajoutent nos difficultés à asseoir une réelle politique industrielle, celle de transformation de nos matières premières de base. Si on annonce quelques usines ça et là et la reprise d’autres à l’arrêt, il n’en reste pas moins vrai que le débat aurait mérité plus d’attention de la part de nos politiques. Car, c’est le secteur secondaire est le seul capable de faire embaucher en masse et de réduire le chômage. Bien sûr, le chômage des jeunes et l’adaptation de l’éducation aux besoins de l’entreprise sont aussi des sujets importants souvent pas suffisamment abordés. Il y’a également l’émigration irrégulière, un vrai drame. On demande aux jeunes de rester car les choses vont s’améliorer sans vraiment les convaincre par des arguments solides. La santé est aussi un domaine insuffisamment abordé. Notre système sanitaire laisse en rade plus de la moitié de la population qui est incapable de faire face aux frais de prise en charge médicale. Et cela devrait être un sujet important de réflexion au niveau politique. Mais, que nenni. On fait comme si tout fonctionne normalement alors que nous savons tous que c’est tout le contraire.
Les personnes âgées et les retraités sont les grands oubliés de la campagne électorale. Personne ne se soucie de leurs sorts alors qu’ils ont travaillé toute leurs vies et méritent plus de considération et de prise en charge sur tous les plans. L’accès de la femme à la terre, la précarité de l’emploi, l’anarchie dans le transport public de personnes et de marchandises, les nombreux accidents de la circulation, le renouvellement du parc automobile, la question du permis de séjour des étrangers, la possibilité pour les non-sénégalais d’acheter des terres, etc. sont aussi des sujets importants occultés ou pas suffisamment abordés. Nous espérons cependant qu’ils feront l’objet d’une attention particulière de la part du nouveau gouvernement qui sera mis en place à la suite de ces élections.
Assane Samb