Des acteurs du droit constitutionnel étaient en conclave à Dakar pour échanger sur la question. Une initiative de l’Association Sénégalaises en Droits Constitutionnels. Le thème choisi est: « vers un constitutionnalisme Africain Endogène et un système de gouvernance légitime et des perspectives épistémologiques et empiriques ».
L’évènement qui est présidé par le Professeur Abdou Khadre Diop, président de l’Association des Sénégalaises des Droits Constitutionnels, a été organisé à Dakar en présence de constitutionnalistes sénégalais et africains. Le congrès a pour objectif de renforcer l’appropriation par les populations locales et de garantir une légitimité authentique. Le débat sur le constitutionnalisme Africain met en lumière la nécessité de développer des modèles juridiques et politiques enracinés dans les réalités culturelles, historiques et sociales du continent.
L’approche endogène préconisée par plusieurs penseurs et chercheurs vise à dépasser les modèles importés des anciennes puissances coloniales, souvent perçus inadaptés et source d’instabilité. Selon le professeur Abdou Khadre Diop, président de l’Association des Sénégalaises des Droits Constitutionnels: «ce congrès est une réflexion importante que nous menons aujourd’hui. La question qu’on se pose aujourd’hui, est ce que ces constitutions, les institutions qui sont prévues dans ces constitutions reflètent nos réalités. Est-ce que cela va permettre la légitimité d’avoir nos gouvernances, satisfaire les besoins de la population et de nos citoyens? On se rend compte qu’il y a des difficultés dans ce domaine, à savoir des vagues de coups d’État en Afrique. C’est la raison pour laquelle nous sommes réunis aujourd’hui pour réfléchir, à retourner aux valeurs et voir comment nos constitutions peuvent intégrer ses dimensions pour mieux servir la population et répondre aux attentes des citoyens».
Le président de l’Association des Sénégalaises des Droits Constitutionnels d’ajouter: «c’est une constitution endogène qui prend en compte les réalités locales, nos valeurs lesquelles reposent sur la société. Aujourd’hui, nous avons des institutions héritiers des anciennes puissances coloniales telles que l’Assemblée Nationale. Ces institutions ne reflètent pas nos réalités. Nous avons la tradition de l’arbre à palabre où les institutions, où les questions se discutent entre les sages pour régler les différents problèmes. Nous n’avons pas cela dans nos architectures Constitutionnelles ». « Nous allons réfléchir dans ce sens pour que nos réalités, nos valeurs soient prises en compte dans nos constitutions un peu partout en Afrique. La question sera sur l’intégration des valeurs, sur comment avoir un système de gouvernance légitime. Souvent, se sont des problèmes Constitutionnels qui sont à la base des problèmes», a-t-il souligné.
Sada Mbodj