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Données statistiques sensibles au genre : Les journalistes formés pour une meilleure interprétation

La direction de l’équité et de l’égalité de genre a tenu un atelier de renforcement de capacités des membres de l’association des professionnels de l’information sur le genre (APIG) sur l’utilisation des statistiques genre dans leur production d’articles. L’objectif est de disposer des données statistiques et en faire une meilleure exploitation pour les populations.

Les données statistiques jouent un rôle fondamental dans la mobilisation, la concentration et le suivi des efforts visant à atteindre l’égalité des sexes. C’est dans le cadre du projet « Women Count » qui mise sur une meilleure compréhension des données par la presse, à travers l’association des professeurs de l’information sur le genre (APIG), qu’un atelier a été organisé. Selon la pésidente de l’APIG, Adama Diouf Ly, dans l’exercice de leur métier au quotidien, dans la relation des faits qui doit apporter l’information juste et vrai au public, le journaliste a besoin de maîtriser cette information. « Il s’agit de maitriser les mots, les chiffres pour pouvoir les manipuler, mais pas au sens péjoratif où on fait ce qu’on veut pour induire en erreur, mais manipuler l’outil de communication comme le ferait un médecin avec ses outils d’intervention dans son bloc opératoire, pour le bien-être de son patient », dit-elle. Et de poursuivre : »Notre rôle est crucial en tant que vecteur d’informations. D’autant plus qu’en choisissant, en tant que journaliste, de prendre en compte la thématique genre dans nos productions, nous ne faisons que participer à la marche d’une société juste et équitable où les préoccupations de toutes les couches de la population sont prises en compte, hommes et femmes, garçons et filles. C’est pourquoi il est important pour nos membres de mieux cerner les contours de ce concept transversal en lien avec tous les secteurs de la vie puisque régissant les rapports sociaux entre hommes et femmes ».

Pour Mahmoud Diouf, chargé de mission à ONU-FEMME, coordinateur du programme « Woman compt », l’objectif de ce programme est qu’on utilise les statistiques par le canal de la communication. « Nous avons jugé important de former les professionnels de l’information à travers l’APIG. Il s’agit de les capaciter sur les techniques d’utiliser les statistiques pour les populations. Avec les experts de l’ENSAE et les sociologues pour parler de l’interprétation des données pour éviter les incompréhensions sur les chiffres mais également l’information qui se cache derrière cela », fait-il savoir. Et d’ajouter : »Les statistiques ne sont pas simplement des chiffres, elles racontent des réalités entre les hommes et les femmes. Il y a aussi des disparités, il faut donc les rendre visibles sur les politiques, la participation des femmes et nous révéler les points faibles ainsi que les poches de résistance. Ce sont des leviers sur lesquels l’Etat peut s’appuyer pour savoir les inégalités entre hommes et femmes ». Revenant sur le choix de former les journalistes, il indique qu’ils ont un pouvoir d’influence, les attitudes et les opinions au sein du public. « Les journalistes peuvent jouer sur l’utilisation de données probantes pour inspirer les changements envers l’hommes et la femme. À travers cette formation, ils peuvent présenter leurs contraintes à l’accès à l’information. Très souvent, les données existent mais les journalistes ont des problèmes d’orientation par rapport aux sources. L’ANSD peut renforcer sa communication pour les utilisateurs pour avoir accès à ces types d’informations et elle peut accompagner en ce sens. Avec le projet, nous sommes en train de voir comment résorber ce gap », laisse-t-il entendre.

Selon la directrice de l’équité et de l’égalité de genre, Astou Diouf Guéye, cette formation vise à fournir les outils et les connaissances nécessaires pour interpréter et utiliser les statistiques de genre de manière précise et efficace et d’autre part, de sensibiliser à l’importance de traiter les articles d’actualité et les activités médiatiques en se basant sur des faits probants. « Nous sommes convaincus que les statistiques de genre ne sont pas simplement des chiffres. Elles sont le reflet de la réalité vécue par les femmes et les hommes dans notre société. Elles révèlent des inégalités ou disparités souvent invisibles et nous permettent de mesurer les progrès réalisés ainsi que les défis qui restent à relever », dit-elle. Elle souligne que les professionnels de l’information éclairent l’opinion, mais ils ont également le pouvoir de l’orienter. « Mais si c’est fondé davantage sur des chiffres, ce serait mieux », martèle-t-elle.

NGOYA NDIAYE


 

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