Lors de sa participation au forum de Doha, le président Bassirou Diomaye FAYE a pourtant évoqué des « avancées » avec les résultats concrets de cette médiation restent invisibles. Les diplomates de la région pointent même du doigt le manque d’expérience de l’équipe sénégalaise sur ce dossier complexe .
L’Afrique de l’Ouest est entrain de vivre un moment historique ce dimanche à Abuja. Selon des informations , les chefs d’État de la CEDEAO vont officiellement entériner le principe du départ de trois de ses membres fondateurs : le Mali, le Burkina Faso et le Niger, désormais réunis au sein de l’Alliance des États du Sahel (AES). Cette rupture, qui aurait dû être effective le 29 janvier 2025, sera cependant aménagée avec un délai supplémentaire d’au moins un an, conformément aux recommandations du Parlement de l’organisation régionale.
Pourtant on parle de la médiation sénégalaise qui a joué un rôle central, bien que controversé. Dans cette optique, le président de la République du Sénégal a été mandaté par ses pairs en juillet 2024 comme un potentiel trait d’union entre les deux blocs. Retenons le profils du Sénégal avec Diomaye Faye démocratiquement élu mais connu pour ses positions souverainistes et panafricanistes semblait en faire l’intermédiaire idéal pour renouer le dialogue avec les juntes militaires au pouvoir dans les pays du Sahel. Dans sa mission, le chef de l’État sénégalais a fait appel à l’expérimenté diplomate Abdoulaye Bathily rapporte la source Jeunes Afrique qui avance que ce dernier est parvenu à rencontrer le président burkinabè Ibrahim Traoré le 10 octobre, avant de s’entretenir avec le général Assimi Goïta à Bamako. Lors de ces entrevues, il a notamment évoqué la nécessité d’un « raffermissement » des relations bilatérales et multilatérales.
Toutefois, les résultats de cette médiation semblent mitigés. Si le président Faye a salué des « avancées » lors du Forum de Doha des 7 et 8 décembre, les détails concrets de ces progrès restent flous.
Au-delà des questions diplomatiques, les négociations à venir devront résoudre des problématiques cruciales dont le sort des fonctionnaires sahéliens en poste à la CEDEAO dont l’avenir professionnel est désormais incertain et qui prévoient leur départ dans un délai de six mois à un an, avec des indemnités substantielles.
La question de la libre circulation des personnes et des biens constitue un autre enjeu majeur poussant le ministre ivoirien du Commerce a souligné l’importance des relations commerciales avec les pays du Sahel, rappelant que le Mali représente le troisième client mondial de la Côte d’Ivoire avec des exportations de 909 milliards de F CFA.
Pour les pays de l’AES, cette sortie de la CEDEAO apparaît surtout comme un moyen de s’émanciper d’une organisation qu’ils jugent partiale et soumise à des influences étrangères.