En prélude à la prochaine conférence sur l’élevage prévue à Nouakchott en octobre 2024, le cadre de réflexion et d’action sur le foncier au Sénégal (CRAFS) a tenu un atelier de concertation nationale de la société civile pastorale. L’objectif est de recueillir les points de vue et perspectives des acteurs de la société civile pastorale et agropastorale sur les défis et enjeux actuels de l’élevage et du pastoralisme, afin de formuler des propositions qui enrichiront le dialogue politique au niveau national et les discussions lors de la concertation des organisations pastorales prévue en septembre 2024 à Abidjan (Côte d’Ivoire) dans le cadre du forum de Nouakchott +10″.
L’atelier de concertation nationale de la société civile pastorale va offrir aux décideurs politiques et économiques l’opportunité de souscrire des engagements visant à améliorer la prise en charge des priorités en matière de développement de l’élevage pastoral et agropastoral dans les politiques publiques. Selon Mariam Sow, conseillère stratégique d’Enda-pronat, depuis 2010, le cadre de réflexion et d’action sur le foncier se bat à côté des communautés pour la sécurisation foncière et la souveraineté alimentaire, surtout face à une dégradation totale des ressources naturelles dues à la sécheresse et au changement climatique. » L’on note une augmentation de la population avec les jeunes qui cherchent de l’emploi, c’est pourquoi le CRAFS s’est mobilisé pour travailler ensemble avec une trentaine d’organisations, sortir de propositions d’alternatives par rapport à la gouvernance durable de nos ressources naturelles », dit-elle.
Et de poursuivre : »Le CRAFS est à l’échelle nationale et renferme des dynamiques paysannes en termes d’éleveurs, d’agriculteurs et de pêcheurs. A l’échelle sous-régionale, il y a une activité de plaidoyer portée par les 17 pays de l’Afrique de l’Ouest, plus aussi le Sahel, donc c’est tout cela qui a eu à faire une rencontre dix ans de cela à Nouakchott et qui fait un bilan dix ans après.
C’est à ce niveau qu’ils ont invité le CRAFS à participer. » A l’en croire, à l’échelle nationale, toutes les organisations pastorales se sont retrouvées pour faire un état de lieu de leurs problèmes et en même temps préparer leur participation à cet événement. « A l’échelle nationale, le pastoralisme est un fait naturel. Maintenant, ce qui est important aussi actuellement, nous savons qu’au Sénégal, il y a tout ce processus de réforme foncière en cours avec la révision de la loi agro-silvopastorale.
C’est le moment pour le CRAFS, pour les organisations pastorales, de se mobiliser davantage pour que l’élevage ne soit pas encore, une fois de plus, considéré comme un parent pauvre », dit-elle. Elle relève que le système pastoral a besoin d’espace et les acteurs ont droit à cet espace. « On ne peut pas transformer tout de suite notre mode d’élevage. C’est une transformation progressive et il faut que ce foncier soit sécurisé », martèle-t-elle.