Le collectif des juristes africains de l’environnement est en concave à Dakar pour s’accorder sur les lois environnementales. Ces praticiens du droit militent pour une application lois pour faire face aux effets du changement climatique.
Pour faire face aux effets néfastes du changement climatique, le collectif des juristes africains de l’environnement a tenu leur première rencontre d’Afrique francophone. Selon l’avocat Mamadou Diobé Guéye spécialisé sur les questions environnementales, cette rencontre fait suite au colloque international sur le droit régional ouest-africain de l’environnement.
« Au cours de cette rencontre, quatre panels qui ont réuni des experts, des juristes, des avocats, des magistrats, des professeurs de droit et des acteurs de la défense de l’environnement et de la création et du jeu du droit de l’environnement en Afrique ont été tenus. Il s’agissait de voir quelles ont été les étapes franchies, où on en est et où nous devons aller pour que cette défense de l’environnement en Afrique de l’Ouest soit efficiente et que surtout comment pouvons-nous influer sur le développement du droit de l’environnement que nous savons tous embryonnaire dans cette sous-région, même si nous constatons que le droit de l’environnement est une spécialité du droit commun en général, c’est un droit quand même relativement spécifique qui se développe » dit-il.
Et de poursuivre : » Ce n’est pas facile d’y arriver parce que vous savez qu’indépendamment de nos acteurs sur le terrain, il y a les acteurs en amont qui sont les décideurs politiques, nos leaders qui font donc les lois. Comment pouvons-nous influencer sur ces lois ? Comment pouvons-nous utiliser ces lois ? Que pouvons-nous faire par la suite pour améliorer le tout, voilà entre autres des questions qui ont débattues ».
Selon la directrice du hub de Natural Justice en Afrique de l’Ouest francophone, Dié Ka Dia, pendant ces quatre jours, ces acteurs réunis ont discuté pour aller en profondeur, allant de la théorie à la pratique des droits de l’environnement, aux comptes anciens, au rôle des avocats entre autres choses. « Nous espérons que les conclusions qui vont sortir de cette rencontre seront appropriées par l’Etat sénégalais dans un premier temps parce que cela se tient sur son territoire mais également la CEDEAO et les organismes de bassin parce qu’ils sont tous représentés ici et au-delà les compatriotes africains qui nous viennent de l’Afrique de l’Est, du Centre et des autres pays », dit-elle.
Elle demande aux Etats africains de revenir aux fondamentaux des droits de l’environnement. » C’est cela qui va nous permettre d’avoir un développement économique, mais un développement économique durable. Car la finalité d’un Etat, c’est de pouvoir associer le développement économique et protection de l’environnement pour le bien-être de ses populations. On ne veut pas de développement qui va détruire notre planète, notre génération parce qu’aujourd’hui, vous voyez tout ce qui est inondation avec ses dégâts », martèle-t-elle.
A l’en croire, il faut un développement réfléchi basé sur les capacités environnementales des pays mais également sur le droit de l’environnement. « Nous souhaitons que tous les processus de révision, que ce soit des politiques qu’on doit élaborer dans la biodiversité, ou que ce soit, le projet de loi sur le changement climatique, les textes d’application du code de l’environnement, nous espérons qu’ils vont s’approprier des recommandations qui sont sorties de ces quatre jours de rencontre, qui ont été faits par des experts, et des experts africains aussi, il faudra le dire, qui connaissent aujourd’hui les contraintes dans la mise en œuvre », plaide-t-elle.
En ce sens, elle promeut l’application des lois avec deux approches. « La première approche, c’est de rendre accessible le droit aux communautés et aux populations pour que ces dernières puissent les comprendre et puissent comprendre les violations qui sont commises sur l’environnement, sur leurs droits fondamentaux. Le deuxième point sur lequel nous travaillons, c’est que nous allons aussi, dans beaucoup de pays, en contention y compris au Sénégal », rapporte-t-elle. Il s’agit de la pêche et la centrale à charbon.