Reconnaissant la complexité de la question, la Coalition des Organisations en Synergie pour la Défense de l’Education Publique (Cosydep) s’est interrogée sur la méthodologie adoptée et la portée de l’arrêté publié par le ministre de l’éducation nationale. Au-delà de l’analyse faite par ses acteurs, l’organisation a énuméré des recommandations.
La question du voile refait surface après l’information sur une élève qui aurait été renvoyée des Cours Sainte Bernadette. Bien que la direction de l’école ait apporté un démenti, les acteurs de l’école entendent bien user de moyens pour approfondir le dialogue entre les différentes parties. Selon la Cosydep, le ministre de tutelle a publié un arrêté en réponse à cette crise qui apporte une nouvelle réglementation sur le fonctionnement des établissements scolaires, tant publics que privés, avec un accent particulier sur le respect des croyances religieuses. Selon les termes de l’arrêté, les établissements scolaires doivent désormais garantir un environnement propice à l’apprentissage tout en respectant les convictions religieuses des élèves. Il est stipulé que le port de signes religieux, y compris le voile ou la croix, est permis à condition qu’il n’entrave pas l’identification claire des élèves, notamment, lors des cours ou des activités pédagogiques.
Analysant tout cela, la Cosydep, dans un communiqué, a fait des recommandations pour « à privilégier le dialogue direct entre l’administration scolaire et les parties prenantes face à toute question sensible liée notamment aux croyances et à la foi, de soutenir les comités de Gestion des écoles et établissements à élaborer de manière inclusive leur règlement intérieur, sur la base des principes directeurs, avec l’encadrement de l’autorité académique. » A en croire l’organisation, mobiliser les ressources et énergies pour le parachèvement de la rentrée scolaire, la mise aux normes des écoles, la prise en charge des milliers d’Enfants hors structures éducatives, constituent des points importants. Et de poursuivre : « renforcer l’offre publique d’éducation à partir de ce qui oriente les parents vers d’autres offres pour une solution durable (rigueur et discipline, effectif et stabilité, environnement d’apprentissage et performances, …) ».
Selon Cheikh Mbow et Cie, l’école ne saurait être la source d’un quelconque différend inter religieux ou inter ethnique. « Elle est attendue à la consolidation de la cohésion sociale, à renforcer sa dimension humaniste, à veiller à la correction de la tenue, au respect de l’autre, au sens de la solidarité, à l’engagement dans les études. » Par ailleurs, la Cosydep dit « saluer la référence aux textes régissant les conditions d’une éducation inclusive, garantissant le libre accès de tous les enfants à l’école ; la protection, la sécurité et la santé des enfants ; les droits et obligations des acteurs.
A cela s’ajoute le rappel utile des principes directeurs des règlements intérieurs des établissements publics et privés d’éducation et de formation du Sénégal, tout en saluant sa conviction que l’espace scolaire doit être le lieu par excellence de consolidation des principes élémentaires du vivre ensemble. » En outre, la Coalition considère que « le Sénégal est un modèle de laïcité éprouvé, qui n’a rien à envier à quelques autres modèles que ce soit ; le modèle sénégalais est une fierté à valoriser. C’est pourquoi, plusieurs acteurs, dont celle-ci, se sentent mal à l’aise de constater que la question du voile à l’école ait pris les relents d’un débat public inter religieux. »
MOMAR CISSE