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Débat d’orientation budgétaire : Le Sénégal face à un nouvel emprunt obligataire

Le gouvernement du Sénégal vient encore de lever un emprunt obligataire de plus de 265 milliards au moment où on parle des besoins en financement du pays. Une somme qui s’ajoute au millier de milliards emprunté par l’Etat depuis le mois d’avril dernier. Sans que l’on sache à quoi devrait servir ce fonds. En tout cas, la course aux emprunts ne cesse pas, malgré le départ de Macky Sall.

Un communiqué de la Bourse régionale des valeurs mobilières (Brvm) informe, hier, l’opinion de la levée, par l’Etat du Sénégal, de 3 emprunts obligataires, d’un montant global de 265 milliards de Francs Cfa, de maturité variable, allant entre 5 et 10 ans, ces 3 tranches d’emprunts sont également d’intérêts différents. Le premier emprunt, qui va de 2024 à 2029, est de 6, 45%, comme d’ailleurs le troisième, qui va de 2024 à 2034, pour un taux d’intérêt de 6, 65%, tandis que le second va rapporter 6, 25% aux institutions qui se sont engagées auprès du Sénégal.

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Le communiqué de la Bourse régionale d’Abidjan a justifié d’indiquer que ces montants empruntés serviraient à «financer des investissements prévus dans le Budget 2024» ; ce qui permet au Directeur général Félix Edoh Kossi Amenounvè de se réjouir que «ces emprunts marquent un retour très remarqué de l’Etat du Sénégal à la Brvm». Au moment où le pétrole commence à couler à flots, on ne peut que se réjouir de la forte réputation, encore plus établie, de ce pays. On peut d’ailleurs se demander à quel moment le Sénégal, l’un des poids lourds du marché financier régional, a jamais été absent de la Brvm ces dix dernières années. On sait qu’avant de quitter le pouvoir, le président de la République Macky Sall, à travers ses différents chefs de gouvernement, s’était lancé dans un train de mobilisation de l’emprunt sur le plan international, et en particulier sous-régional. Cela se faisait quasiment à des montants de 50 à 100 milliards de francs Cfa en moyenne par trimestre. Il y a eu, en vrac et sans aucun ordre préétabli, 30 milliards en septembre 2022, 50 milliards par appel public à épargne, pour un taux d’intérêt de 6, 30% par an pendant 10 ans, de 2015 à 2025. Il y a eu en octobre 2023, un emprunt de 120 milliards de Cfa, sous l’intermédiation d’Invictus Capital Finance.

En fait, tous les cabinets d’intermédiation de la zone Uemoa ont eu chacun leur part auprès des autorités sénégalaises sur les opérations financières qu’elles réalisaient régulièrement. C’était d’ailleurs la rengaine dans les salons de Dakar sur la «soutenabilité de la dette», de la part de ceux qui trouvaient que les politiciens enfonçaient le pays dans la fange inextricable de la dette, qui ne servait qu’à hypothéquer l’avenir de la jeunesse, et surtout brader «nos richesses juste à peine découvertes». Certains se disaient que les choses iraient mieux sur ce plan, avec le changement de régime. Une fois les dirigeants de Pastef au pouvoir, le pays serait définitivement débarrassé du Plan Sénégal Endettement (Pse) de Macky Sall (sic). Il n’a pas fallu longtemps pour se rendre compte que les choses ne bougent pas aussi vite qu’on l’aurait souhaité.

Il a fallu que le site américain Bloomberg annonce que le gouvernement a levé un Eurobond de 450 milliards de francs Cfa pour que l’information soit confirmée officiellement. Malheureusement, rien n’a été dit sur les conditions de cet emprunt, qui ont été plus draconiennes que ceux opérés par des pays africains comme le Kenya, la Côte d’Ivoire ou le Bénin, que l’on ne pourrait présenter comme des poids lourds de la finance par rapport au Sénégal.

Le plus extraordinaire est que, comme dit lors de la passation de services entre les présidents Macky Sall et Diomaye Faye, l’actuel pouvoir n’a pas hérité de poches vides. Macky Sall lui aurait laissé plus de 320 milliards dans ses comptes à la Bceao. Auxquels s’ajoutent plus de 150 milliards de Cfa en bonds et obligations assimilables au Trésor. Tout cela n’exclut pas d’autres versements venant de sources diverses comme la Banque africaine de développement (Bad), entre autres. Aujourd’hui, si l’on se base sur les chiffres annoncés, l’Etat aurait sous lui une cagnotte de plus de 1000 milliards de Cfa, accumulée en moins de 3 mois. Sans pour autant dire ce qu’il voudrait en faire.

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