Le Premier ministre Ousmane Sonko fait-il dans la diversion en demandant à Amadou Bâ de débattre avec lui sur des questions essentielles ? A. Ba a livré sa réponse et accepte le face to face.
Amadou Ba a dévoilé officiellement sa réponse par rapport au défi que lui a lancé Ousmane Sonko suite à sa conférence de presse. L’ancien Premier ministre sous Macky entend bien relever le défi, d’où le fait de débattre avec ce dernier. Dans un post publié sur le réseau social X, il déclare : « Manifestement, j’avais vu juste en affirmant que M. Ousmane Sonko éprouve une certaine nostalgie, sans doute légitime, à l’égard de ma modeste personne. Sa volonté de se mesurer à moi ne me dérange en rien. C’est donc avec plaisir que j’accepte son invitation à un débat public et contradictoire. Nos équipes respectives se rencontreront pour en définir les modalités pratiques. J’accepte l’invitation de M. Sonko à un débat public. »
Néanmoins, le candidat malheureux lors de la présidentielle dit laisser « la latitude à « son ancien élève » d’en fixer les modalités et de préciser : « nous discuterons des rapports évoqués ainsi que de sujets cruciaux tels que l’économie, les libertés et les ressources naturelles, afin de confronter nos idées au service du peuple. » La tête de liste de la coalition Jam ak Ngarin a toutefois souligné qu’il est dans l’attente de recevoir les rapports qu’il (-Ndlr : Ousmane Sonko) a mentionné et qu’il rendra publics tous les échanges entre le Premier ministre que j’étais et les ministres concernés par ces allégations, afin que nous puissions aborder de manière utile toutes les questions soulevées.»
Amadou Ba a estimé dans son post sur X ; qu’« au-delà des sujets qu’il propose même s’il est curieux que Sonko délimite lui-même les contours le débat devra inclure tous les aspects de la vie de notre nation : économie, finances publiques, pouvoir d’achat, emploi, libertés publiques, institutions, justice, ressources naturelles, inondations, éducation, santé, sécurité, diplomatie, etc. Attaché à trouver des solutions aux problèmes de notre peuple, je me réjouis que la politique soit une confrontation d’idées. »
Ensuite, ce fut la réponse du berger à la bergère. Dans perdre de temps, Ousmane Sonko se dit « tout de même surpris » à l’annonce d’Amadou Ba qui selon lui évoquait des rumeurs d’interdiction du débat par le CNRA pour justifier une réponse qu’il qualifie de timorée, accompagnée de conditions et d’évasions, comme à son habitude. » Selon Ousmane Sonko, l’objectif est simple : « Chacun doit exposer ses arguments devant le peuple sénégalais le jour J. Je peux vous assurer que les stigmates de la mauvaise gestion de l’ancien Premier ministre seront aussi visibles que les rayures d’un zèbre.
Tout est documenté, sourcé et appuyé par des rapports officiels irréfutables (y compris ceux qui l’ont mis en cause), et ces informations seront mises à la disposition du peuple sénégalais. » Et de terminer en arguant que les « éventuelles lacunes du code électoral ou de la loi sur le CNRA, qui contiendrait des dispositions obsolètes concernant l’organisation de débats durant les élections au Sénégal, ne sauraient constituer un obstacle dirimant à la tenue de ce débat. Nous n’avons posé aucune condition à M. Amadou Ba. Qu’il en fasse de même. ».
Par ailleurs, le Cnra avait refusé qu’un tel débat n’ait lieu. Selon le Conseil de régulation de l’audiovisuel, « le principe d’égalité de traitement entre les candidats. Un débat entre seulement deux candidats créerait une inégalité par rapport aux autres. Le Cnra est resté ferme, rappelant « qu’il est la seule autorité à décider de l’opportunité d’un tel événement. »
MOMAR CISSE