Les autorités ont promis de faire face à la presse ce jeudi pour, entre autres, rendre publics les résultats des audits commandités par rapport à la gestion de l’ancien régime et dégager les orientations qu’ils entendent imprimer à leur gestion.
Dans un communiqué signé par la Primature, le nouveau régime promet de revenir sur le degré d’altération noté dans le pays, les failles, les manquements et autres dysfonctionnements à tous les niveaux : institutionnel, économique, démocratique, etc. Il compte également revenir sur les mesures correctives et va, le 07 prochain, présenter le plan d’opérationnalisation de sa vision d’ici 2050.
Un exercice qui intervient à quelques jours de la campagne électorale pour des législatives très décisives. En conséquence, la démarche, somme toute normale, est teintée de politique qui risque d’en réduire la portée. Car, l’occasion faisant le larron, l’ambition n’est pas seulement de convaincre les sénégalais, mais de les pousser à davantage sanctionner l’ancien régime pour les pousser à ne point voter pour toute liste à laquelle ses membres participent.
L’exercice va ainsi plonger le Sénégal dans une campagne électorale anticipée avec, en toile de fond, de la délation, des arrestations qui d’ailleurs ont débuté et des polémiques qui ne vont jamais plus s’arrêter. Le pays va également connaître des tensions électorales comme celles qui ont prévalu entre 2021 et 2024. Une situation regrettable parce que mettant la politique politicienne au centre des priorités.
Le travail au niveau étatique va en souffrir et notre démocratie risquerait, une fois de plus, d’être écornée. Ce qu’il faut en retenir que les tenants de l’actuel régime semblent ainsi être victimes du syndrome de Stockholm qui veut que les anciennes victimes reproduisent les méthodes de leurs bourreaux. En tout cas, pour le moment, ils ne font pas moins au regard des manœuvres pour arrêter des opposants, les traquer, les discréditer, etc.
Assane Samb