Le président de l’association Guédiawaye Hip Hop, Malal Almamy Talla, plus connu sous le nom d’artiste de »Fou malade », a salué l’ouverture vers les cultures urbaines de la Délégation générale à l’entrepreneuriat rapide pour les femmes et les jeunes (DER/FJ), une orientation qui contribue, dit-il, à dissiper les préjugés nourris à l’égard de cette structure créée en 2017 par l’État du Sénégal pour accompagner les porteurs de projets.
L’artiste rappeur dit avoir trouvé la DER »très ouverte, très réceptive », notant que son association, Guédiawaye Hip Hop, « peut ouvrir à la DER/FJ des portes pour faciliter sa collaboration avec toutes les cultures urbaines ». »En 2023 […], nous avions jugé utile d’approcher la DER/FJ pour donner plus d’opportunités à ces jeunes non seulement de la banlieue de Dakar, mais des autres régions du Sénégal », a-t-il déclaré, lundi soir, lors d’un évènement annuel de l’association Guédiawaye Hip Hop dénommé « Nuit des projets ».
La Der/Fj a ainsi accepté de soutenir cette proposition, a signalé »Fou malade » lors de la cérémonie de clôture du programme dans les locaux de la Der au Point E, à Dakar. Ce partenariat avec la DER/FJ est une forme d’ouverture parce que l’administration est « très réticente » vis-à-vis de la culture, plus particulièrement quand il s’agit du mouvement Hip Hop.
Pour Malal Talla, « la culture Hip Hop, c’est l’entrepreneuriat, mais elle a une dimension véritablement contestataire qui fait que les partenaires ne comprennent pas souvent ses acteurs », a-t-il expliqué. « Si toutefois les partenaires comprennent la philosophie du mouvement, la collaboration est possible », a-t-il ajouté. Malal Talla concède des »préjugés par rapport à la DER/FJ qui a plombé une éventuelle collaboration ». « Nous croyions que la DER ne soutenait que des gens qui sont proches du pouvoir, mais en signant une convention avec la structure, on s’est rendu compte que ce n’est pas le cas puisqu’il n’est écrit nulle part que nous devons soutenir le parti au pouvoir (…) », a-t-il précisé.
D’ailleurs il a invité les artistes à travailler avec la délégation, »très à l’écoute des préoccupations dans le domaine de l’entrepreneuriat, mais surtout des industries culturelles et créatives ». Pour Malal Talla, »entreprendre, c’est gagner de l’argent. On est autonome et on retrouve sa dignité, on est capable de se prendre en charge et de réaliser ses propres projets », a-t-il souligné à l’intention des jeunes entrepreneurs ayant bénéficié d’une formation et en phase de recherche de financement et de réalisation d’un business plan.
La DER/FJ a déjà accompagné l’association Guédiawaye Hip Hop dans la communication du festival »Guédiawaye by rap » et du projet »Sénégal talent campus », avec une subvention de 29 millions de FCFA pour l’achat d’équipements, révèle l’artiste.