L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a indiqué, mercredi, que le vaccin de Johnson & Johnson est sûr. L’agence onusienne recommande, pour le moment, de poursuivre l’administration du vaccin d’AstraZeneca qui a été suspendu dans plusieurs pays européens.
Le Groupe stratégique consultatif d’experts sur la vaccination (SAGE) de l’OMS a formulé ses recommandations concernant le dernier vaccin contre la Covid-19 produit par Johnson & Johnson.
« Après avoir examiné les preuves, nous avons un vaccin qui se révèle sûr et qui a l’efficacité nécessaire », a déclaré le Dr Alejandro Cravioto, président du SAGE, à propos du vaccin produit par l’entreprise pharmaceutique américaine, lors d’un point de presse de l’OMS.
Présenté le 29 janvier dernier, le vaccin de Johnson & Johnson a été autorisé aux Etats-Unis le 27 février par l’Agence américaine des médicaments (FDA). Le vaccin américain a également été approuvé par l’Agence européenne des médicaments (EMA) le 11 mars.
Le SAGE recommande le vaccin de Johnson & Johnson à toutes les personnes âgées de 18 ans et plus – « sans limite supérieure d’âge ». Le fait que le vaccin soit à injection unique intramusculaire présente l’avantage de pouvoir « vacciner plus de personnes ». Mais en termes de capacité de protection, « il n’est pas différent des autres vaccins (développés par Pfizer, Moderna et AstraZeneca) qui ont déjà été examinés et recommandés », a tenu à souligner le Dr Cravioto.
Concernant son utilisation chez les femmes enceintes, le SAGE estime que le vaccin de Johnson & Johnson est « relativement plus sûr ». Une affirmation qui repose sur l’étude d’un autre vaccin produit par la même entreprise et largement utilisé contre le virus Ebola en République démocratique du Congo (RDC). « Il en va de même pour les femmes qui allaitent », a dit le Dr Cravioto.
Le SAGE estime que les personnes qui ont déjà été infectées par la Covid-19 peuvent recevoir le vaccin de Johnson & Johnson mais recommande qu’elles attendent six mois après leur infection avant de se faire vacciner. Un délai de « solidarité » qui doit permettre aux autres personnes vulnérables non infectées de recevoir leur première dose de vaccin.
Pour les pays où les variants de la Covid-19 circulent fortement, le SAGE recommande aux personnes déjà infectées de ne pas attendre plus d’une ou deux semaines après leur infection avant de se faire vacciner.
Le Comité consultatif mondial sur la sécurité des vaccins (GACVS) de l’OMS examine actuellement les risques que pourraient poser le vaccin d’AstraZeneca. L’EMA doit elle présenter ses conclusions jeudi sur les risques potentiels de ce vaccin qui a été suspendu dans 13 pays européens.
L’OMS est en contact régulier avec l’EMA et les régulateurs du monde entier pour obtenir les dernières informations sur l’innocuité des vaccins contre la Covid-19. Le GACVS a indiqué qu’il continuait d’« évaluer attentivement » les dernières données d’innocuité disponibles pour le vaccin d’AstraZeneca. « Une fois cet examen terminé, l’OMS communiquera immédiatement les conclusions au public ».
Dans ce contexte général de méfiance à l’égard des vaccins contre la Covid-19, l’OMS juge important de répondre aux préoccupations des communautés. Elle invite les Etats à s’appuyer sur leurs communautés pour « établir et maintenir la confiance » et faire ainsi accepter les vaccins.
Malgré ces suspicions, des études récentes suggèrent qu’environ 65% des populations interrogées dans le monde sont prêtes à être vaccinées avec un vaccin contre la Covid-19 ». L’OMS précise toutefois que ce chiffre a fluctué dans le temps.
L’OMS estime important de prendre en compte les inquiétudes des populations et de leurs fournir des informations sanitaires exploitables, opportunes et crédibles provenant de sources fiables.