La direction générale des Chemins de fer du Sénégal donne sa version sur la coupure de la voie à hauteur de Kaffrine. Une liste de précisions à été apporté et la société nationale a donné également les premiers éléments de l’enquête.
La coupure de la voie ferrée à Kaffrine révélée par nos confrères de « Bés Bi » appelle de la part de la direction générale des Chemins de fer du Sénégal (Cfs) les précisions suivantes. Dans un communiqué, elle explique : «À la suite des pluies diluviennes enregistrées successivement les nuits du 16 au 17 juillet et du 17 au 18 juillet, la Société nationale Les Chemins de fer du Sénégal a relevé une cou- pure de 20m à hauteur de Kaffrine (PK 257+000) sur la voie ferrée Dakar-Tambacounda.
Cet incident majeur a été enregistré sur un de nos ouvrages constitué d’une batterie de quatre (4) buses métalliques de diamètre 0,80 m posées en 2016, et qui participent à la transparence hydraulique de nos installations. C’est le premier événement du genre et le premier hivernage depuis la réouverture de la ligne après sa réhabilitation, qui a consisté à réparer les installations non fonctionnelles et non à un renouvellement total de la ligne, encore moins à la pose d’une ligne nouvelle».
Pour avoir le cœur net sur cette affaire, la direction générale a ouvert une enquête. Les premiers éléments recueillis dès le lendemain de l’incident renseignent d’abord que l’ouvrage est «bouché». «Une des causes est liée à la formation d’embâcles (accumulation de déchets végétaux) suite à la première pluie de la nuit du 16 au 17 juillet et qui a été constatée lors de la tournée intempérie du 17 juillet 2024 (jour férié). La succession d’un second évènement pluvieux très rapproché, devant l’ouvrage bouché a amené une forte poussée des eaux sur ce dernier qui a cédé», lit-on.
En outre, il a été constaté que l’ouvrage est «sous-dimensionné». Le document précise : «L’inadéquation du débit d’eau pouvant arriver face à la capacité de cet ouvrage existant est à souligner également. La zone est en effet connue pour des coupures dont la dernière remonte à 2016. Devant ce constat, une évaluation de sa capacité par rapport au débit des eaux de ruissellement a été réalisée lors du projet de réhabilitation de la ligne. Mais en l’absence de désordre sur ce point, lors des travaux de 2023, le remplacement de cet ouvrage n’était donc pas inclus au budget. Un arbitrage a ainsi été réalisé en faveur d’une conservation avec des recommandations liées à la surveillance et un entretien régulier».
Le déficit budgétaire fait partie des éléments explicatifs de cet incident. Selon des informations, 36 milliards de FCFA avaient été injectés sur ce tronçon. Et la direction générale de préciser que pour cette réhabilitation, la ligne a bénéficié d’un investissement de 17,8 milliards pour des travaux de génie civil, de voie et de bâtiments. A cela s’ajoute un avenant de 5,3 milliards correspondant à des travaux supplémentaires, hors commande initiale.
Cette affaire de coupure de la voie ferrée a impacté négativement le chantier de réhabilitation. «Nonobstant l’absence d’exploitation commerciale sur la ligne à date, cette coupure affecte l’organisation de la maintenance quotidienne et notamment la circulation de trains de service et engins ferroviaires. Les dégâts relevés sur la voie sont circonscrits sur une vingtaine de mètres, dont le rétablissement est à l’étude pour un début des travaux imminent.
Au-delà des conséquences techniques, la Société nationale Les Chemins de fer du Sénégal relève, depuis cet incident, quelques papiers et publications sur les réseaux sociaux faisant état d’informations non vérifiées. La Direction générale de Cfs et ses équipes techniques sont à pied d’œuvre pour rétablir la continuité de la voie dans les meilleurs délais», assure le communiqué.