Entre 1952 et 2021, pas moins de 101 coups d’État ont été perpétrés sur le continent africain. Le triste record est jusque-là détenu par le Nigeria, avec sept putschs au compteur.
Le renversement, par l’armée guinéenne, du régime d’Alpha Condé, le 5 septembre dernier, constitue le 101e coup d’État commis en Afrique, compte non tenu des dizaines d’autres putschs manqués, dont celui du Maroc le 10 juillet 1971 contre Hassan II. Ce qui conforte l’Afrique dans sa mauvaise réputation en matière de stabilité politique.
Dans ce décompte, le Nigeria caracole en tête, avec sept coups d’État, suivi du Soudan (6). Le Burkina Faso, la Mauritanie, le Ghana, le Bénin, les Comores, le Burundi et le Mali enregistrent chacun cinq putschs. D’autres pays comme la Guinée-Bissau, le Niger, la Centrafrique, l’Ouganda, le Congo et le Tchad se sont aussi distingués avec quatre coups d’État chacun. Ils sont suivis par la Guinée, l’Éthiopie et Togo, avec deux prises de pouvoir par la force.
Les pays ayant connu deux coups d’État militaires sont au nombre de cinq. Il s’agit, en effet, du Liberia, de l’Egypte, du Rwanda, du Lesotho et de la République démocratique du Congo.
À noter également que la Côte d’Ivoire, la Gambie, la Tunisie, l’Algérie, la Libye, la Guinée-Équatoriale, la Somalie, le Zimbabwe, la Sierra Leone et Madagascar comptent chacun un putsch dans leur histoire.
Allant plus loin, les chercheurs et politologues Jonathan Powell, de l’université de Floride centrale, à Orlando, et Clayton Thyne, de l’université du Kentucky, à Lexington, définissent les coups d’État comme des « tentatives illégales et manifestes de l’armée ou d’autres élites au sein de l’appareil d’État de renverser le pouvoir en place ».
Ainsi, l’armée n’a pas à être l’instigatrice de l’opération, pour qu’il s’agisse d’un coup d’État. « L’aspect illégal est important, car c’est ce qui différencie les coups d’État des pressions politiques, qui sont courantes lorsque les citoyens sont libres de s’organiser », soutiennent-ils.
Et pour MM. Powell et Thyne, on peut parler d’un putsch réussi, quand il permet un changement de main du pouvoir de plus de sept jours. Exactement 101 coups d’État survenus en Afrique depuis 1952, répondent à ces conditions.
Le Sénégal fait donc partie des très rares pays qui ont, jusqu’ici, échappé à ces prises de pouvoir par la force.
Source: Seneweb