À l’appel de plusieurs partis d’opposition, les marches se multiplient pour contester la possibilité pour le président Alassane Ouattara de briguer un troisième mandat. Ces rassemblements sont dispersés plus ou moins violemment selon les régions par les forces de sécurité. Des heurts sont aussi à déplorer. L’opposition accuse le pouvoir d’être à l’origine de ces troubles et de monter des milices pour créer la panique.
C’est une polémique qui enfle depuis plusieurs jours en Côte d’Ivoire. « Les microbes attaquent les manifestants » peut-on lire à la Une de plusieurs quotidiens. Les « microbes » sont des jeunes hommes, souvent repris de justice, considérés comme dangereux, parfois payés par un chef quelconque pour faire ses basses œuvres. Certains sont accusés d’avoir violemment attaqué les marches de l’opposition contre le troisième mandat du président Alassane Ouattara.
« On a constaté qu’effectivement, des microbes sont convoyés pour agresser des opposants, affirme Diack Gassama, cadre du mouvement GPS (Générations et peuples solidaires) de Guillaume Soro. C’est une situation totalement ubuesque. Nous avons des cadres qui sont arrêtés pendant que les microbes sont laissés libres. »
« Stratégie de la terreur »
« Il y a des indices qui font penser qu’on est dans la mise en place d’une stratégie de la terreur, estime Kouassi Lenoir, secrétaire exécutif du PDCI (Parti démocratique de Côte d’Ivoire) chargé de la sécurité. On fait passer l’idée que « nous sommes capables de faire mal si vous insistez » et cela pour casser notre volonté de justice. »
De leur côté, les autorités ivoiriennes démentent ces accusations. « Ce sont des accusations sans fondement, dénuées de sens, rétorque Sidi Touré, porte-parole du gouvernement Jusqu’à preuve du contraire, nous n’avons pas reçu d’indications qui donne la véracité de toutes ces différentes affirmations. »
Sollicité par RFI, le parti de Laurent Gbagbo n’a pas pris encore de positions officielles mais explique que le parti « constate les attaques organisées contre ses partisans pacifiques ». Le FPI de Pascal Affi N’Guessan regrette de son côté, « cette façon de faire » et appelle à ce que les litiges soient réglés par le droit et non par la violence.
Auteur : RFI