La 28e conférence de l’ONU sur le changement climatique (COP28) s’est ouvert jeudi à Dubaï, aux Émirats arabes unis, avec une décision historique : l’adoption de la mise en œuvre du fonds destiné à financer les « pertes et dommages » climatiques des pays vulnérables. Un pas positif pour espérer dégripper les tensions financières entre le Nord et le Sud, en parallèle des négociations sur les énergies fossiles.
La COP28 s’est ouverte sur des appels, jeudi 30 novembre, de ses organisateurs à ne plus éluder le débat sur les énergies fossiles. Également directeur général de la compagnie pétrolière nationale Adnoc, le président de la COP Sultan al-Jaber, a mis les pieds dans le plat en appelant à mentionner « le rôle des combustibles fossiles » dans tout accord final, alors qu’il est sous le feu des critiques après la publication par la BBC et le Centre for Climate Reporting de notes internes de préparation de réunions officielles, qui énumèrent des arguments pour la promotion des projets d’Adnoc à l’étranger. Il a rejeté ces accusations mercredi.
Le chef de l’ONU Climat, Simon Stiell, s’est montré encore plus direct : « Si nous ne donnons pas le signal de la phase terminale de l’ère fossile telle que nous la connaissons, nous préparons notre propre déclin terminal ».
La mise en œuvre du fonds sur les « pertes et dommages » des pays vulnérables adoptée
Première avancée majeure de la COP28, la concrétisation du fonds destiné à financer les « pertes et dommages » climatiques des pays vulnérables a été adoptée, un pas positif pour espérer dégripper les tensions financières entre le Nord et le Sud, en parallèle des négociations sur les énergies fossiles.
Cette décision historique, saluée par une ovation debout des délégués des près de 200 pays participants, concrétise le principal résultat de la COP27 en Égypte l’an dernier, où ce fonds avait été approuvé sur le principe mais dont les contours, très débattus, n’avaient pas encore été définis.
Reste à savoir de combien sera doté ce fonds, qui sera provisoirement accueilli par la Banque mondiale, contre l’avis initial des pays en développement. Les premières promesses ont commencé à pleuvoir : 100 millions de dollars pour les Émirats, autant pour l’Allemagne, 10 millions pour le Japon, 17,5 millions pour les États-Unis, jusqu’à 40 millions de livres (environ 50 millions de dollars) pour le Royaume-Uni… La commission européenne et d’autres pays membres de l’UE ont promis une « contribution substantielle », chacun devant annoncer sa part vendredi et samedi.
Pour rappel la 28e conférence de l’ONU sur le changement climatique (COP28), où s’annonce une féroce bataille sur la sortie des énergies fossiles et le financement de la transition énergétique des pays en développement, s’est ouverte officiellement jeudi à Dubaï.