L’armée israélienne a déployé des chars mardi dans Rafah et pris le contrôle du passage frontalier avec l’Égypte, dans le sud de la bande de Gaza, coupant l’accès pour l’aide humanitaire au territoire palestinien assiégé.
Depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas palestinien il y a sept mois, l’offensive israélienne a causé, outre un lourd bilan humain et une grave crise humanitaire, des destructions d’une ampleur « énorme et sans précédent » dans la bande de Gaza.
D’après les analyses satellites des chercheurs américains Corey Scher et Jamon Van Den Hoek, au 21 avril, 56,9% des bâtiments de la bande de Gaza avaient été endommagés ou détruits, soit 160.000 en tout. Et c’est au cours des deux/trois premiers mois du conflit que les destructions ont été les plus importantes, précise à l’AFP Corey Scher. « Les correspondants d’Al-Jazeera ont porté atteinte à la sécurité d’Israël et incité à la violence contre les soldats » israéliens, a expliqué le Premier ministre, Benjamin Netanyahu.
Les Nations unies ont dénoncé une « décision faisant reculer la liberté de la presse », et plusieurs pays, notamment les Etats-Unis, grand allié d’Israël, se sont opposés à cette décision.
L’ONU bientôt à court de carburant
Israël a lancé une vaste opération militaire contre le Hamas dans la bande de Gaza après l’attaque massive du mouvement islamique sur le territoire israélien le 7 octobre. L’armée israélienne a déployé des chars mardi dans Rafah et pris le contrôle de la partie palestinienne du point de passage avec l’Egypte, et affirmé mener une opération de « contreterrorisme » dans « des zones spécifiques » de l’est de Rafah.
L’ONU est d’autant plus préoccupée qu’il n’y a pas de réserves importantes d’aide dans Gaza: toute celle qui entrait jusqu’à présent a été immédiatement distribuée.
Pour le carburant, selon M. Laerke, il n’entre que par Rafah, la réserve « est pour l’ensemble » de l’opération humanitaire à Gaza et est « très, très courte, environ une journée (…) principalement de diesel, pour faire fonctionner les camions et les générateurs ». A ses côtés, une porte-parole de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), Margaret Harris, a confirmé que le point de passage de Rafah est fermé depuis lundi sans exception: « Pas de personnel entrant ou sortant, pas d’évacuations, rien. Et je crois savoir qu’il en va de même aujourd’hui ».