Entre la pénurie de sucre et l’augmentation des prix de certains produits comme l’huile, le riz et même les cubes tant décriées, les consommateurs sénégalais sont aux abois. Heureusement qu’un Conseil national de la consommation est prévu aujourd’hui entre le Ministère du commerce et les différents acteurs qui interviennent dans le secteur.
Les espoirs sont ainsi grands de voir des mesures fortes prises pour endiguer un phénomène néfaste qui ne cesse de prendre de l’ampleur : l’augmentation des prix de certains produits de consommation.
Après le riz dont les différentes augmentations n’ont suscité aucun débat au niveau national et les atermoiements sur le prix du pain, les Sénégalais sont en train de vivre une augmentation vertigineuse du prix de l’huile dont le litre passe dans certains coins de vente de 1000 FCFA à 1400 FCFA. Des augmentations qui crèvent les budgets faibles de pauvres citoyens dont la plupart versent dans la débrouillardise et ont du mal à tirer le diable par la queue.
Une situation que l’on met souvent sur le dos de la pandémie et des effets pervers sur l’économie mondiale. Or, même si cet impact négatif est réel, il n’en demeure pas moins vrai que les augmentations auxquelles l’on assiste sont exagérées. Et ne sauraient, par conséquent, perdurer. Il est important alors, pour l’Etat, de trouver un système de péréquation et de stabilisation des prix pour les ramener à des proportions acceptables parce que cadrés sur un niveau de vie faible. Car, le ‘’moins d’Etat’’ avec un désengagement sur la plupart des questions d’ordre économique et social, a engendré une situation de libertinage économique où le fort a tendance à écraser le faible.
On l’a trop souvent vécu avec les sociétés nationales de fournitures de services comme l’eau, l’électricité et le téléphone avec des contrats d’adhésion léonins où ils fixent toutes les modalités à leur guise. Ces dernières font aujourd’hui de superbénéfices sur le dos de pauvres consommateurs avec l’arbitrage de l’Etat qui intervient peu ou pas du tout.
Quand il est arrivé au pouvoir, dès 2013, les prix de la plupart de ses projets cités (riz, huile sucre), ont été homologues par l’arrêté n°7111 du 22 mai 2013. Mais, malheureusement, le Sénégal dépend fortement de l’importation pour ces produits surtout pour ce qui concerne le riz et l’huile et voit son économie ainsi tributaire des fluctuations du marché international. Malgré le fait qu’il y a des usines de fabrication de sucre et d’huile et des efforts de culture de riz avec des promesses non-tenues d’autosuffisance, nous avons du mal à nous soustraire d’une dépendance à l’extérieur et à faire en sorte que les prix soient abordables.
Le contexte mondial étant ce qu’il est, nos importateurs et autres commerçants grossistes et détaillants ne vont pas se priver d’augmenter les prix si le prix de revient des produits devient trop élevé. Néanmoins, il est curieux de constater le fait pour nous de cultiver un produit ou de le fabriquer n’abaisse nullement les prix de ces derniers. L’exemple le plus patent est la banane dont celle qui est produite au Sénégal et celle qui importée coûte exactement le même prix. Pis, le maïs importé coûte moins cher que le maïs cultivé dans le pays.
Et comme l’Etat a augmenté les taxes d’exportation douanières de 3%, il ne faudra nullement s’attendre à une baisse drastique des prix des denrées susmentionnées. Au-delà d’ailleurs de ces denrées de première nécessité, presque tous les produits ont augmenté au Sénégal notamment ceux entrant dans la construction, le bois, etc.
Une forme d’inflation qui va négativement et durablement impacter le niveau de vie de populations déjà confrontées aux inondations, à la pandémie et à l’émigration.
Assane Samb