Lundi et mardi, le président Macky Sall va rencontrer les forces vives de la Nation qui auront accepté de répondre à son dialogue. Le dernier sans doute. Mais aussi le plus controversé. Sans conteste parce qu’il intervient dans un moment particulier fait de crises politiques majeures et institutionnelles. Beaucoup, notamment 16 parmi les 19 candidats ‘’homologués’’ par le Conseil constitutionnel ont déjà signifié qu’ils ne vont pas y participer. La liste est déjà longue de personnalités et de leaders qui sont dans cette dynamique.
Les derniers à s’être prononcés sont Aly Ngouye Ndiaye, Pape Djibril Fall et autres. Une bonne partie de la Société civile est aussi hostile à l’image du Forum civil. Comme quoi, c’est un dialogue qui est déjà biaisé sur la forme parce que ne reflétant pas la majorité des forces vives de la Nation qu’on aurait souhaité voir réuni autour d’une table pour discuter de questions essentielles pour l’avenir de la démocratie sénégalaise.
Qu’à cela ne tienne, le dialogue va se tenir et tous ceux qui vont y participer comme la majorité bien sûr et les candidats dits spoliés et certains membres de l’opposition comme les libéraux et Act avec l’ancien Pm Abdoul Mbaye, sauront discuter de questions essentielles pour aider le Sénégal à sortir de l’impasse dans laquelle il s’y trouve. Nous savons tous qu’en politique, il est difficile d’avoir l’unanimité. Mais si les participants savent faire preuve de hauteur, de désintéressement et de compétence, il ressortira de ce dialogue des consensus forts allant de redorer le blason des sénégalais et de faire sortir le pays de l’impasse dans laquelle il se trouve. Nous ne doutons pas maintenant du fait qu’il y au moins un point essentiel sur lequel il sera difficile de trouver un consensus.
Nous pensons notamment à celui relatif à la reprise ou non de tout le processus électoral. Il sera en effet difficile de fédérer les participants sur la remise en cause évidente des décisions du Conseil constitutionnel. Pis, les candidats déjà retenus et leurs ouailles auront ainsi l’impression d’avoir été les agneaux du sacrifice. Et pourtant, c’est ce que souhaite une bonne partie de ceux qui vont participer à ce dialogue notamment ceux qui se disent ‘’spoliés’’ à l’image de Karim Wade.
Pourtant, nous savons tous qu’il faut aller vite et organiser la présidentielle au risque de faire perpétuer une tension qui se matérialise par des manifestations tous azimuts. Nous faisons confiance au génie de notre peuple pour qu’encore une fois, comme on l’a toujours réussi, que l’exemplarité du pays en matière démocratique puisse rester intacte. Nous osons espérer que ce sera le dernier dialogue de Macky, le grand Manitou et qu’un nouveau Président puisse être élu pour consolider les acquis démocratiques et remettre le pays au travail tout en œuvrant davantage pour l’unité nationale.
Assane Samb