«Les Mutilations Génitales Féminines ou Excision(MGF) sont reconnues partout dans le monde comme une violation des droits fondamentaux des filles et des femmes. Elles reflètent une inégalité profondément enracinée entre les sexes et constituent une forme extrême de discrimination à l’égard des filles et des femmes. Ces pratiques violent également les droits à la santé, à la sécurité et à l’intégrité physique de la personne, le droit de ne pas être soumis à la torture et à des traitements cruels, inhumains ou dégradants, et le droit à la vie, dans les cas où la procédure entraîne la mort » (OMS, 2024).
La proposition d’abroger la loi interdisant les Mutilations Génitales Féminines en Gambie (qui sera examinée ce 15 Juillet par le Parlement Gambien), est une grave violation des droits humains dans ce pays et un recul de tous les efforts jusque-là consentis dans le monde pour mettre fin aux violences basées sur le genre. L’acceptation de cette proposition est acceptée enverrait un message dangereux, remettant ainsi en question la priorité accordée aux droits et à la dignité des femmes et des filles gambiennes.
En observant les motions au sein de la législature gambienne qui pourraient potentiellement annuler ces acquis en réintroduisant les MGF par le biais de nouvelles mesures législatives ; le Collectif#StopExcision qui est une coalition regroupant plus de 30 organisations et mouvements de la société civile sénégalaise exprime son inquiétude et Condamne fermement la tentative d’annuler la loi historique interdisant les MGF/E dans ce pays.
Pour nous, rien ne peut justifier une telle régression, qui aurait non seulement un impact sur la Gambie, mais créerait également un précédent inquiétant dans les régions qui œuvrent pour éradiquer les pratiques néfastes. Cela va également à l’encontre de l’esprit de la nouvelle Gambie qui s’est manifesté après le soutien de la CEDEAO en 2016.
L’Afrique, y compris la Gambie et le reste du monde, ont reconnu le besoin urgent d’abolir cette pratique néfaste par le biais de traités tels que la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples, le Protocole à la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples relatif aux droits de la femme en Afrique (Maputo). Protocole) et la Convention des Nations Unies sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes (CEDAW).
Le Collectif Stop Excision soutient vivement le Comité mixte de la santé et du genre sur le projet de loi 2024 sur les femmes (amendement) appelant les parlementaires gambiens à maintenir la loi contre les MGF et exprime notre solidarité avec les survivantes et les acteurs étatiques et non étatiques qui travaillent sans relâche pour mettre fin à cette violation des droits humains.