Face aux enjeux des prochaines élections présidentielles qui semblent enivrés beaucoup de compatriotes, le débat socio-politique doit être précédé, tenu et orienté par des esprits culturels pures, sereins, décomplexés et uniquement mus par le soucis constant de rendre à notre pays le Sénégal, son projet humaniste qui semble le fuir.
Ce débat tenu par des hommes imbus de rationalité doit être cousu de très bonnes moralités sinon on risque d’aboutir à une catastrophe dans une sous-région tumultueuse, exsangue, très perméable aux vendeurs d’illusions et autres pyromanes. En effet, la véritable gouvernance, celle vertueuse, passe par l’implication courageuse et consciente du citoyen informé et formé. La citoyenneté engagée ne saurait donc faire l’économie de l’étape pratique de base qui doit engager chaque citoyen.
Dans notre Sénégal où par suite d’une course effrénée pour le pouvoir, la seule certitude aujourd’hui reste l’incertitude, il s’agit pour le citoyen honnête de se dévêtir de son manteau de spectateur amusé et neutre qui regarde les autres s’affronter comme des gladiateurs sanguinolents dans une arène romaine. Il s’agit plutôt de s’investir rationnellement dans le son du réalisme socio-économique et culturel et de proposer des pistes de réflexions fécondes qui relèvent de ses domaines de compétence. Par suite d’une situation de ni paix, ni guerre, de la démission d’une bonne part de ces élites, de la mise en hibernation de notre capacité d’indignation, le temps semble s’arrêter. Or, on peut accélérer celui-ci par le développement de l’accumulation infinie du savoir et de l’information, mais aussi par la mise en pratique des nécessités absolues que sont : l’unité des cœurs, la paix et la création de richesses, donc d’emploi. C’est ce qu’ont montré au monde allemands et japonais après la seconde guerre mondiale. C’est ce que peuvent faire les Sénégalais s’ils sont animés d’un esprit chevaleresque profondément patriotique. La boîte noire de notre beau pays, le Sénégal, montre que malgré notre optimisme africain, il nous faut être très vigilant.
Les signes au niveau de nos frontières ne présagent rien de bon. Nous ne devons pas donner au reste du monde l’idée que les démons sont descendus dans notre beau pays le Sénégal et que nous sommes incapables de sortir de cette situation. Nous avons assez de consistance, assez de virtualité pour redresser les défis de la désunion et du sous-développement. L’avenir balisé grâce aux acquisitions indéniables de la science, de l’estime et de la confiance en soi convie l’honnête citoyen Sénégalais à s’engager dans cette voie. Nous sommes à la croisée des chemins.