Le ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche, Cheikh Oumar Anne, dans un long entretien accordé à Source A a tailladé Ousmane Sonko. Sur la décision de Yewwi de renoncer à sa manifestation du 29 juin dernier, Anne déclare : « il faut dire que ce n’est pas une renonciation, mais comme l’a dit la presse, une reculade basée sur un constat qu’ils ont dû faire. Ils avaient une démarche erronée. Ils appelaient à une insurrection en croyant que les conditions étaient réunies. Mais, leur réveil a été brutal, parce que le peuple sénégalais n’était pas dans une même dynamique qu’eux. Ils croyaient qu’ils pouvaient déstabiliser le pays à partir de Dakar. Le seul repère qu’ils avaient, c’était la situation de mars 2021. Cela montrait la faiblesse de l’analyse politique de cette opposition, particulièrement de son dirigeant qui fait tout pour déstabiliser le pays. »
Le maire de Ndioum rembobine : « Quand je dis que leur analyse politique est faible, parce que je n’ai jamais vu dans l’histoire de l’humanité des gens créer une situation insurrectionnelle dans un pays à partir d’un mot d’ordre porté par un groupe de l’opposition qui considère que tout peut se faire à partir de la capitale. »
Il ajoute: « Des groupes d’opposition ont récupéré des mouvements populaires sur l’ensemble du pays pour faire partir un régime. Mais, jamais on a vu un parti politique, qui n’a pas un ancrage national, qui ne s’appuie pas sur une crise profonde entre le pouvoir et les populations, créer une situation insurrectionnelle. Ils ont montré que ce ne sont pas des hommes de paix. »
Il poursuit: « Le Sonko virulent, très à l’aise dans l’expression en utilisant des propos violents, n’existe plus. Le Sonko qui est là aujourd’hui, est un Sonko confronté à la réalité, notamment son contentieux avec Adji Sarr. Il a tout fait pour que les Sénégalais le soutiennent et oublient. Mais, ce qu’il a fait est trop gros pour être oublié. Voilà un ensemble de choses qui, dans une analyse plus profonde, on le démontrera, font que Sonko s’est réveillé. Et quand il s’est réveillé, il a vu le sol se dérober sous ses pieds. Il a attaqué les institutions de la République qui sont très fortes, il y a eu une riposte organisée par des politiciens de Benno qui ont empêché son mouvement de se déployer dans Dakar, les populations ont plus écouté le discours porté par Benno Bokk Yakaar. Et il a reculé. C’est tout ça simplement. C’est une reculade et non une renonciation. »