La considération que Cheikh-Al-Khadîm, Serigne TOUBA (le maître serviteur) accordait à la Nuit de la Naissance du Prophète (Gamou) se mesure en référence l’ardent Amour qu’il a pour Lui et par sa mission de réhabilitation de tout ce qui touche à Son message.
Vivant dans une société islamisée depuis longtemps, la population n’avait pas rompu avec le folklore et faisait l’amalgame entre les aspects spirituel et populaire des événements. Ainsi la purification de la célébration fut menée par le Cheikh en enseignant aux musulmans les règles de conduites à observer. » Sa célébration conformément à la tradition » a-t-il- recommandé car les ancêtres la célébraient de façon non conforme à la bonne voie.
A cela s’ajoutent les Panégyriques et la production inestimable, faites sur le Prophète, donnant ainsi aux musulmans l’occasion d’avoir de quoi vivifier la nuit. Ainsi on peut citer quelques poèmes très célèbres communément appelés « Mawlûd », car psalmodiés intégralement durant la nuit de la naissance du Prophète (Paix et Salut sur Lui).
On peut citer en guise d’exemple :
Jadhbul Qulûb: L’attirance des cœurs
Mawâhibu-n-Nâfic: Les Dons du Profitable
Muqaddamâtul Amdâh: Les Prémices des Eloges
Aussi le Cheikh marquait Lui même la célébration par sa présence, et donnait les directives et la manière de se conformer à la tradition. Il assurait lui même l’organisation. Bien que la célébration de l’anniversaire corresponde à la 12 éme nuit, il dit : « Je m’adonne à sa vivification tout le mois durant » disant par là, qu’il célèbre tout le mois de la Naissance du Prophète.
Pour illustrer davantage l’importance que Serigne Touba accordait à l’anniversaire de la Naissance du Prophète, nous rappelons ce qui suit : « La Nuit de la Naissance du Prophète le rendait très heureux. C’est aux calendes de la Naissance de l’Elu que quiconque le connaissait, avait plus d’entrain à la sollicitation d’une quelconque faveur, à cause de la parfaite béatitude qu’on savait en lui. Et au courant du mois de la Naissance de l’Elu, quand le mois s’acheminait à sa fin, on se rendait compte que cette joie s’estompait progressivement ».(cf. sermon de Serigne Saliou MBACKE le 19 Safar 1411.H, 19 Septembre 1990)
A cela, s’ajoute la recommandation formelle qu’il donnait à ses disciples de la célébrer partout où ils résidaient. Ainsi, les grands disciples du Cheikh après avoir terminé leur éducation spirituelle sous ses auspices, ont eu l’autorisation de fonder de nouveaux foyers d’éducation partout au Sénégal, rendant ainsi davantage populaire la célébration du « Mawlûd » dans sa forme actuelle, c’est à dire en conformité avec la Tradition(Sunna).