Le pape François a exhorté mercredi à “faire taire les armes” et “surmonter les divisions” dans le monde, alors que Noël, fêté par des millions de chrétiens, est encore assombri cette année par les guerres dans la bande de Gaza, en Ukraine et dans de nombreuses autres régions.
Au Vatican, le jésuite argentin, âgé de 88 ans, a invité à garder “l’espérance” tout en passant en revue les principaux conflits aux quatre coins de la planète lors de sa traditionnelle bénédiction “Urbi et Orbi” (“A la ville de Rome et au monde”), du Soudan à la Birmanie en passant par Haïti, Chypre ou le Mali.
Evoquant la “situation humanitaire gravissime” à Gaza, le chef des 1,4 milliard de catholiques a renouvelé ses appels à un cessez-le-feu et à la libération des otages israéliens aux mains du mouvement islamiste palestinien Hamas. La veille, il avait ouvert “l’Année sainte” 2025 de l’Eglise catholique, grand pèlerinage international pour lequel plus de 30 millions de fidèles du monde entier sont attendus à Rome. Lors de la messe, il a invité les fidèles à penser “aux guerres, aux enfants mitraillés, aux bombes sur les écoles ou les hôpitaux”, une allusion aux frappes israéliennes sur Gaza dont il a dénoncé cette semaine la “cruauté”, suscitant les protestations de la diplomatie israélienne.
En France, la cathédrale Notre-Dame de Paris accueille depuis mardi plusieurs messes de Noël. Depuis l’incendie qui l’a dévastée en 2019, la cathédrale n’avait plus accueilli ces messes de la Nativité célébrant, pour les chrétiens, la naissance de Jésus. Le pape, dont les nombreux appels à la paix sont restés lettre morte depuis l’invasion du pays par Moscou en février 2022, a appelé les dirigeants à avoir “l’audace d’ouvrir la porte à la négociation” en vue d’une “paix juste et durable”. Nuit de Noël morose également dans la ville palestinienne de Bethléem, berceau du christianisme, où quelques centaines de fidèles se sont rassemblés dans et autour de l’Eglise de la Nativité.
En Allemagne, le président Frank-Walter Steinmeier a appelé dans ses voeux de Noël à l’unité et la cohésion, en évoquant “l’ombre” jetée sur les fêtes par l’attaque à la voiture-bélier qui a fait cinq morts et plus de 200 blessés vendredi sur le marché de Noël de Magdebourg, dans le nord-est du pays.
En Syrie, où le président Bachar al-Assad a été renversé le 8 décembre, les nouvelles autorités dominées par les islamistes se sont employées à rassurer les chrétiens dans un pays à majorité musulmane.
“Ce n’était pas évident de se réunir dans les circonstances actuelles et de prier dans la joie, mais grâce à Dieu, on l’a fait”, soupire auprès de l’AFP Sarah qui assiste à la messe dans la cathédrale syriaque orthodoxe de Saint-Georges, à Damas.
Ailleurs, le réveillon a aussi livré ses moments de réconfort. Aux Etats-Unis, la tradition annuelle de traquer le Père Noël s’est mise en place. Pour les petits comme les plus grands, il est possible de suivre en temps réel sa grande traversée sur un site internet dédié.