Puisque faire un bilan n’est pas votre fort, ni même évaluer périodiquement, je vous informe que vous nous avez appauvris cinq fois. Il n’y a donc vraiment pas de quoi pavoiser pour le régime du BBY et les alternatives sont devenues plus que nécessaires. Bruno d’Erneville
La conférence des leaders de BBY s’est réunie pour vilipender les pastefiens et en profiter pour déclarer que « l’opposition ne propose aucune alternative crédible ». Je voudrais leur répondre en plusieurs points:
1/ l’Opposition est plurielle et la violence crée la violence : il convient de rappeler que même si leur bête noire demeure Ousmane Sonko et sa coalition, cela ne devrait pas leur faire perdre de vue que l’opposition n’est pas réduite à Yewi et qu’une certaine frange, peut-être moins agressive travaille à se faire connaître et propose clairement des approches plus méthodiques et courageuses que celle de l’APR et ses satellites. A noter que sur de nombreuses critiques, dont le niveau de corruption, l’incurie de ce régime, les injustices et reculs démocratiques et des droits humains l’opposition est généralement d’accord, c’est cependant sur les actions à mener qu’il n’y a pas encore consensus. Le gouvernement doit savoir cependant que la violence aveugle de l’Etat contre des citoyens réclamant leurs droits engendre une violence populaire préjudiciable à notre stabilité.
2/ Une alternative crédible au BBY ? Ce n’est vraiment pas ce qui est le plus difficile à l’examen des réalisations de ce régime. Bien sûr tout est fait en sorte qu’on ne débatte pas de bilan mais plutôt de troisième mandat légal ou non. Pourtant le bilan à afficher aurait été logiquement le meilleur argument pour justifier la demande d’une nouvelle confiance en ce BBY. Pour votre gouverne, gens du BBY, puisque faire un bilan n’est pas votre fort, ni même évaluer périodiquement, je vous informe que vous nous avez appauvris cinq fois !
Pour renforcer la mayonnaise vous nous avez endettés deux fois plus ! Le tout en seulement 12 ans ! Eh oui une simple comparaison des chiffres de croissance et d’inflation entre 2011 et 2022 (utilisant les données de la banque mondiale et celles de l’ANSD) montre que le différentiel croissance; l’inflation s’est aggravé cinq fois plus passant de -0,8% à -4,9%.
Dans le même temps, la dette de 34% du PIB en 2012 est passée à 67,2% en 2022, ce qui est bien un doublement de l’endettement. Que peut-on donc encore attendre de vous BBY ? Quel espoir pouvez-vous encore susciter ?
Cerise sur le gâteau, pour accélérer le cauchemar, nous vivons les affres de dérives autoritaires, arrestations intempestives des politiques, citoyens ordinaires, internautes, journalistes, apparaissant comme des tentatives de musèlement des citoyens. Malheureusement pour corser la situation on assiste à l’éclatement d’innombrables scandales dont on ne voit aucun début de règlement. Pendant ce temps la population souffre d’une pauvreté grandissante, d’une dégradation de leurs conditions de vie notamment dans les îles et les presqu’îles.
L’électrification reste pour beaucoup des promesses non tenues et la santé n’est toujours pas un service d’accès pour tous. Les plus pauvres subissent même des injustices aggravées dans l’accès aux services sociaux de base, on se souvient encore de l’affaire des bébés morts brûlés dans un hôpital. Sur le plan de la gouvernance, et ce n’est pas le moindre, un nombre astronomique, pour ne pas dire la majorité des Sénégalais est écœurée surtout quand les maigres économies de nos retraités sont dilapidées, saccagés sans coup férir et sans lendemain ! Le comble du cynisme n’est-il pas encore cette orgie inqualifiable avec les fonds Force Covid mise à nu par la cour des comptes ? Il n’y a donc vraiment pas de quoi pavoiser pour le régime du BBY et les alternatives sont devenues plus que nécessaires, vitales ! Nous devons protéger notre pays et ses ressources tant humaines que matérielles. C’est la mission de tout homme politique digne de ce nom.
L’opposition regorge de ressources capables de reprendre le Flambeau pour hisser le Sénégal là où il mérite d’être. Les populations sont invitées à juger d’elles-mêmes leur situation, à se projeter dans le futur pour imaginer leur sort si cette situation perdurait. Alors elles verraient que TER, BRT, Bourses familiales, etc n’ont pas vraiment créé de la richesse, ni amélioré sensiblement leur sort, c’est la réalité, la dure réalité de la gouvernance de Benno Bokk Yakkar !