Deux hommes proches du président du Bénin ont été condamnés à 20 ans de prison jeudi, suite à leur arrestation l’année dernière, soupçonnés de préparer un coup d’État dans ce pays d’Afrique de l’Ouest. Olivier Boko, homme d’affaires et ami de longue date du président Patrice Talon, et Oswald Homeky, ancien ministre des Sports, ont été reconnus coupables de « complot contre la sûreté de l’État » et de « corruption d’agent public » par le tribunal chargé des délits financiers et du terrorisme dans la capitale, Cotonou.
Les deux hommes ont été arrêtés en septembre après avoir été accusés d’avoir corrompu le commandant en charge de la sécurité du président pour réaliser un coup d’État. Selon Elonm Mario Metonou, procureur spécial du tribunal béninois pour les crimes financiers et le terrorisme, Homeky a été arrêté alors qu’il remettait six sacs d’argent au chef de la garde présidentielle. Au cours du procès, le chef de la garde présidentielle, le colonel Djimon Dieudonné Tevoedjre, a déclaré avoir été contacté par Homeky en septembre pour fomenter un coup d’État contre Talon.
Boko, souvent considéré comme le « bras droit » de Talon, a été accusé d’être le cerveau de la tentative de coup d’État et a été arrêté séparément. Il avait récemment exprimé le souhait de se présenter à l’élection présidentielle de 2026.
Un troisième homme, Rock Nieri, beau-frère de Boko en fuite, a été condamné par contumace pour les mêmes chefs d’accusation. Alors que le Bénin compte parmi les démocraties les plus stables d’Afrique, des dirigeants de l’opposition et des organisations de défense des droits de l’homme ont accusé M. Talon d’utiliser le système judiciaire pour attaquer ses opposants politiques après son arrivée au pouvoir en 2016 et de modifier les règles électorales pour lui permettre de consolider son pouvoir en 2021.
Après sa réélection il y a trois ans, M. Talon a promis de ne pas briguer un troisième mandat lors de l’élection de 2026. La Constitution du Bénin limite le nombre de mandats présidentiels à deux.
Les avocats des accusés étaient absents lors du verdict, s’étant retirés plus tôt pour protester contre la composition de la cour. Outre la peine de 20 ans de prison, le tribunal a également condamné les trois hommes à verser 60 milliards de francs CFA (95 millions de dollars) de dommages et intérêts à l’État béninois. Ils ont également été condamnés à des amendes individuelles de 4,5 milliards de francs CFA (6,8 millions de dollars) chacun.