Décidément, toutes les affaires politico-judiciaires finissent toujours par un protocole. Mais le plus curieux, c’est que les acteurs s’en défendent. Ils ne veulent nullement entendre parler de « deal » parce que cela renvoie à un marchandage.
Malheureusement, tant que leur adversaire Macky se montrera plus fort dans les rapports de force politique en éliminant ou simplement en disqualifiant ses adversaires les plus cocasses, ces derniers, devant les rigueurs carcérales, sont presque contraints à la négociation. Et c’est cela que l’avocat Juan Branco a voulu exprimer en parlant de « Solution diplomatique et politique » avec des termes qui sont les siens. Ce que Me Ciré Clédor Ly n’a pas démenti. S’il ne l’a pas confirmé en des termes à peine voilés. Ce que nous voulons dire, en clair, c’est que l’entourage de Sonko est en train de donner raison à Khalifa Sall et à Barthélémy Dias, plus précisément sur l’opportunité de dialoguer quand l’occasion se présente et quand le rapport de force ne nous est pas favorable.
Ce n’est pas une trahison que de discuter avec son adversaire. Même ceux qui font la guerre s’assoient autour d’une table pour discuter. C’est pourquoi, il ne faut jamais rater l’occasion de dialoguer. Cela permet justement de régler les conflits les plus complexes. C’est une occasion rare de poser ses conditions, de montrer son caractère mais également d’écouter l’autre et de le comprendre dans sa logique. C’est ce que l’opposition réunie au sein de Yewwi Askan wi avait raté. Et le Pastef avec. Car, le refus de dialogue est justement un acte de guerre qui signifie que l’on a foi en ses propres capacités à arriver à ses fins.
Or, l’expérience a montré que le rapport de force n’est pas forcément une bonne option. Donc, la diabolisation de Khalifa et de son camp ne s’expliquait pas. En somme, il est heureux alors que les voies diplomatiques et politiques soient actionnées afin que Sonko recouvre la liberté. Son état de santé est de plus en plus critique et il présente toutes les garanties de représentation.
Que des dialogues souterrains soient organisés ne nous surprend guère. Car ce n’est pas renier ses principes que de s’occuper de sa santé et de sa liberté sans lesquelles on ne peut rien faire.
Assane Samb