Ce samedi, en plus des sinistrés de la montée des eaux au Nord, les sénégalais ont été heurtés et choqués par les images montrant le leader de Geum Sa bopp Bougane Guèye Dany, malmené par des gendarmes. Nous croyions que ces épisodes étaient bien derrière nous. Car, on nous avait vendu de la rupture systémique. Et beaucoup y croyaient.
Malheureusement, l’attestation de Bougane est la preuve nette que les choses ne bougent pas trop dans ce pays en matière de liberté individuelle et collective. Et que des limites existent étant entendu que les citoyens ont le droit de circuler partout dans le pays surtout quand leur intention est de venir en aide à des sinistrés.
Il y a eu donc deux niveaux de problèmes par rapport à cette situation.
Le premier niveau est l’ordre manifestement illégal donné aux Forces de défense et de sécurité Fds et le second est le refus d’obtempérer de Bougane. S’agissant des gendarmes, c’est sûr qu’ils ont reçu un ordre et ils l’ont d’ailleurs signifié à qui de droit. Mais cet ordre pose problème même si dans le communiqué de la Gendarmerie, il est mentionné des questions liées à la sécurité du Président de la République étant donné que ce dernier était sur place en ce moment-là. Mais, Bougane ne peut constituer un problème de sécurité pour Diomaye.
En clair, l’ordre est manifestement politique et vise à empêcher un leader politique de profiter d’une situation pour améliorer son image aux yeux de la population. Malheureusement, il y a eu aussi le refus d’obtempérer. Nous estimons que ce n’est pas une bonne idée de résister aux Fds parce que l’officier sur place ne saurait ne pas faire respecter l’ordre reçu même si, manifestement, il est inopportun. Donc, s’opposer à lui en refusant d’obtempérer est une manière de l’obliger à user de la violence étant entendu que le système de la baïonnettes intelligente n’est pas encore dans nos mœurs. Il va de soit que la Gendarmerie ne doit pas aussi verser dans l’abus en usant d’une violence disproportionnée.
En tout état de cause, il est dommage que la situation dramatique des sinistrés du Nord du pays soit exploitée par des hommes politiques à un moment où l’unité nationale devrait être de rigueur autour des priorités de l’heure. Il est également temps pour que notre démocratie grandisse afin que le pouvoir puisse gouverner en toute tranquillité et que l’opposition soit dans les conditions de dérouler ses activités sur l’ensemble du territoire national et ceci, sans entrave.
Assane Samb