Les sénégalais ont été fortement secoués par cette attaque contre un bus de la ligne 65 à Yarakh ce mardi. Sept individus pour le moment non-identifiés ont jeté un cocktail molotov dans ce bus occasionnant la mort de deux personnes et faisant plusieurs blessés. Une situation inédite qui jette l’émoi dans le pays et en rajoute à la confusion. Elle fait monter la tension d’un cran avec les interrogations et la peur qu’elle peut susciter.
Beaucoup d’interrogations sur les auteurs de cet acte. Mais une certitude : le soubassement nous semble forcément politique. Car, quel est l’intérêt de s’attaquer à de paisibles citoyens, des sénégalais moyens pour ne pas dire pauvres qui empruntent ses moyens de transport si ce n’est sans le but désespéré de semer le chaos par réaction à une certaine situation?
En effet, le bureau politique de l’ex-parti Pastef a même réagi dans un communiqué pour condamner cet acte et appelé à une enquête sérieuse pour que les auteurs d’un tel acte soient punis. Mais on ne peut pas s’empêcher de penser que les auteurs d’un tel acte que les autorités qualifient de terroristes, ont réagi par rapport à l’emprisonnement de Ousmane Sonko et à la dissolution du parti Pastef. Qu’ils aient agi isolément ou en concertation avec certains membres de cette formation politique, les auteurs agissent en réaction à des actes forts de l’Etat qui a appliqué à cette formation politique toute la puissance publique, la force publique de coercition. Il n’est pas exclu que des groupes organisés désirent ainsi semer le chaos et rejeter la responsabilité sur le Pastef.
En tout état de cause, seule une enquête sérieuse permettra d’éclairer la lanterne des sénégalais. Qu’à cela ne tienne, cette attaque vient ainsi confirmer les sorties du Ministère de l’intérieur qui n’a jamais cessé d’alerter sur l’existence de forces occultes dans notre pays avec comme objectif de semer le désordre et le chaos. Il est en effet dommage que nous connaissions de tels faits gravissimes qui ont fini de mettre à genou beaucoup d’Etats de la sous-région.
Et notre réaction doit être à la mesure de la gravité de la situation. Ainsi, les Forces de défense et de sécurité doivent redoubler d’efforts pour une sécurisation au maximum de la population civile, des institutions et des biens publics et privés. Le tout dans une parfaite collaboration des populations à tous les niveaux. Il faudra que celles-ci dénoncent, résistent dans la mesure du possible et portent secours à leurs prochains dans des situations difficiles. Il s’agit de tout faire pour que la peur change de camp. C’est seulement à ce prix que les forces du mal vont s’éloigner de nous. Parce qu’elles nous auront senti solidaires et déterminés.
Assane Samb