En réponse aux attaques du ministre, porte-parole du gouvernement, Abdou Karim Fofana, Alioune Tine a soutenu que la société civile est là pour défendre la vérité et non pour faire allégeance à qui que ce soit. Le président d’Africajom center a également donné son avis sur le procès en diffamation opposant le ministre du Tourisme, Mame Mbaye Niang au leader du parti Pastef, Ousmane Sonko et lors duquel ce dernier a été condamné à deux mois avec sursis et 200 millions francs d’amende.
Après les attaques contre les organisations de la société civile, c’est au tour du fondateur d’Africajom center d’apporter la réplique au ministre, Abdou Karim Fofana. Lors de son passage à l’émission « Jury du dimanche », celui-ci avait dénoncé la posture de la société civile qui, d’après lui, prenait position sur des questions politiques. Des récriminations balayées d’un revers de main par Alioune Tine qui a profité de la même tribune pour mettre les points sur les i. « Je ne suis pas neutre. Je suis contre l’injustice. S’il y a de l’injustice, je la dénonce. Si je suis neutre par rapport à l’injustice, je me dis que c’est de la fumisterie. C’est mon Adn. Je viens, j’en parle parce que cela peut être entendu », a martelé le défenseur des droits de l’Homme. Qui poursuit : « Eux, quand ils étaient dans une situation faible où on essayait d’empêcher Macky Sall d’être candidat, est-ce qu’ils se rappellent de ce que j’avais dit?
Quand Macky Sall était dans des difficultés, j’étais beaucoup plus proche de lui que la plupart des gens qui sont autour de lui et qui parlent aujourd’hui ». Alioune Tine est d’avis qu’on est dans une situation de gouvernance d’allégeance. « Toutes les voix discordantes, on essaie aujourd’hui de les diaboliser », se désole-t-il. « Je ne ferai jamais allégeance à qui que ce soit. Nous sommes là pour dire et rappeler à l’Etat ses obligations internationales en matière de droit de l’Homme. Nous sommes là, quand la répression est là, pour dire il faut dialoguer. Nous travaillons pour que les gens s’assoient et dialoguent. On l’a toujours fait », a pesté M. Tine.
« Si le procureur de la République est indépendant, il doit… »
Interpellé sur l’affaire Prodac, l’ancien président de la Raddho a souligné que la diffamation reprochée au leader du Pastef, Ousmane Sonko, est secondaire. Pour Alioune Tine, la lanterne des Sénégalais doit être éclairée sur les 29 milliards francs. « Les 29 milliards, en 2018, on en a parlé, reparlé. Quand vous prenez les audios et vidéos de débats de télévision, vous entendez des ministres parler du rapport. Cette question est la question la plus éminente. C’est pour cela que je parle de gouvernance d’allégeance. Selon que vous soyez dans où contre le gouvernement, vous bénéficiez de l’impunité. Cela veut dire que l’Etat de droit ne s’applique pas à vous », a déploré l’invité du « Jury du dimanche » ce 9 avril 2023. « Si le procureur de la République est indépendant, il doit permettre aux Sénégalais de savoir la vérité dans cette affaire », a estimé monsieur Tine. Selon le leader d’Africajom center, tant que cette question n’est pas réglée, on ne peut pas parler de diffamation. « Cette question est celle à laquelle dépend la question de la diffamation. Cela veut dire que si vous l’éclairez, à partir de ce moment-là, vous pouvez dire s’il y a diffamation ou pas. D’autant plus que le spécialiste sur ces questions, Birahim Seck a écrit un livre et il est prêt à témoigner ».