Un communiqué de l’Association nationale de la Presse sportive (ANPS), en date du samedi 22 juillet 2023, informe de la mise à disposition de treize (13) billets pour les journalistes sénégalais accrédités au FIBA Women’s AfroBasket 2023, qui se déroulera à Kigali (Rwanda) du 28 juillet au 6 août 2023. Pendant la durée de la compétition, l’ANPS va en outre prendre en charge cinquante pour cent (50%) des frais d’hébergement des journalistes et techniciens des médias sénégalais accrédités à l’AfroBasket féminin 2023. S’il faut se féliciter de ce soutien de l’ANPS, il faut s’interroger en revanche sur les critères d’attribution des billets d’avion. Les bénéficiaires de ces billets d’avion semblent avoir été choisis sur des critères peu objectifs, pour ne pas dire de copinage, voire de larbinisme.
Les billets ont été financés par l’argent public, émanant de structures publiques, financées sur le budget de l’État : Premier ministre-ministre des Sports, Fédération sénégalaise de Basket-Ball (FSBB), Caisse des Dépôts et Consignations (CDC) et Loterie nationale sénégalaise (LONASE). Le montant des différentes allocations de ces structures publiques n’a pas été révélé. Pour autant, l’argent public doit être dépensé sur des critères objectifs qui respectent les règles de la comptabilité publique.
Treize (13) personnes ont bénéficié de billets d’avion, appartenant à dix (10) structures. Une seule entité à elle-seule bénéficie de quatre (4) titres de voyage. Parmi les bénéficiaires, ne figure aucun représentant du quotidien Stades. Il y a d’abord lieu de s’interroger si toutes ces structures sont enregistrées comme entreprises de presse conformément au Code de la presse et si tous les journalistes bénéficiaires sont détenteurs de la carte nationale de presse.
Par ailleurs, le financement de la couverture des évènements sportifs ne se fait pas intuitu personæ en attribuant individuellement des moyens matériels ou financiers à des journalistes ou techniciens des médias, c’est à l’entreprise de presse de désigner ceux qui doivent en bénéficier. L’ANPS a l’obligation d’informer sur les critères établis pour le choix des bénéficiaires de cet argent public. Autrement, l’ANPS favorise la concurrence déloyale. L’ANPS ne peut pas également ne pas rendre compte de l’utilisation des fonds qui lui sont alloués par la puissance publique.
Le groupe de presse Africaine Communication Édition (AFRICOME SA) n’a jamais compté sur l’argent public pour financer la couverture des manifestations sportives où le Sénégal est représenté. Avant la création du quotidien Stades, la couverture des évènements sportifs à l’extérieur était financée exclusivement par l’argent public. Ainsi, le quotidien Stades a couvert des manifestations sportives à l’étranger, où il était des fois le seul média sénégalais présent.
AFRICOME, qui n’emploie que des journalistes et techniciens des médias détenteurs de la carte nationale de presse, est une entreprise de presse légalement constituée, à jour de ses salaires, de ses obligations sociales et de la couverture médicale de ses travailleurs. De son côté, Stades est le premier quotidien sportif de l’histoire du Sénégal, le premier tirage de la presse sportive et le deuxième de l’ensemble de la presse quotidienne sénégalaise. Si le quotidien Stades est exclu du bénéfice de fonds publics pour la couverture des manifestations sportives internationales, les critères pour le choix des bénéficiaires sont nécessairement inavouables. C’est ce Sénégal du larbinisme qu’il faut combattre.