La séance de questions d’actualité de ce lundi 14 avril à l’Assemblée nationale a donné lieu à un échange particulièrement tendu entre le Premier ministre Ousmane Sonko et le député de l’opposition Pape Djibril Fall. Ce dernier a interpellé le chef du gouvernement sur trois points sensibles : la fin de contrat de 312 policiers, la garde à vue du journaliste Simon Faye (DMEDIA), et l’état préoccupant des marchés sénégalais.
D’entrée, Pape Djibril Fall a dénoncé ce qu’il considère comme une atteinte à la sécurité publique, évoquant le licenciement de centaines de policiers, qu’il juge injustifié dans un contexte de montée de l’insécurité. En réponse, Ousmane Sonko a assumé pleinement cette décision : « Ces recrutements étaient politiques. C’est la hiérarchie de la police même qui a pris la décision. »
Le ton est monté davantage lorsque le député a évoqué l’arrestation du journaliste Simon Faye. Ousmane Sonko, visiblement agacé, a réaffirmé qu’il n’intervient jamais dans les affaires judiciaires : « Je n’ai jamais fait arrêter quelqu’un. Le ministre de la Justice peut en témoigner. La justice continuera de faire son travail pour réguler l’ordre public. » Il a toutefois tenu à rappeler que la liberté d’expression, bien que garantie par l’article 10 de la Constitution, « connaît aussi ses limites. Elle est encadrée par la loi. »
Le Premier ministre en a profité pour réitérer sa volonté de réforme en profondeur de l’appareil judiciaire : « La justice sénégalaise a été abîmée par certains de ses propres membres. Nous voulons une justice indépendante, rapide et crédible, rendue au nom du peuple. »
Cet échange tendu illustre la fracture entre l’opposition et le gouvernement sur les questions de sécurité, de gouvernance et de libertés fondamentales. Le Premier ministre, en réponse aux critiques, a affiché une volonté ferme de rupture avec les pratiques du passé, tout en maintenant le cap sur les réformes annoncées.