Le Mouvement Des Entreprises du Sénégal a tenu sa 22e Session de l’Assemblée Générale. Au cours de cette rencontre, le président du MEDS est revenu largement sur les mutations économiques et financières actuelles avec le conflit de la Russie et l’Ukraine, mais également le rôle de leur structure sur le développement économique du pays.
La 22e assemblée générale du Mouvement Des Entreprises du Sénégal a servi de tribune au président du MEDS de revenir les mutations économiques et financières. Selon Mbagnick Diop, les années 2020, 2021 et le premier trimestre de 2022 marquent un tournant décisif dans la vie des entreprises avec la pandémie de la Covid-19. « L’histoire nous enseigne que c’est en subissant l’épreuve du feu que le fer gagne en éclat. Cette 22ème session de notre assemblée générale est un moment particulier pour le MEDS, car elle est marquée cette année par la combinaison d’une série d’évènements qui interpellent le secteur privé national sur la nécessité de porter la locomotive d’un développement économique et social du Sénégal dans un contexte politique mondial de plus en plus marqué par la stratégie de développement endogène des pays ou des continents », dit-il. Et de renchérir : « Or, cette tendance pourrait isoler les pays du sud et surtout de l’Afrique, à la quête de leur souveraineté aux plans économique, alimentaire et sanitaire. A l’instar de tous les pays et surtout ceux d’Afrique, le Sénégal, est économiquement très éprouvé par la crise Covid-19, d’autant plus que son programme de résilience économique et sociale, le PAP-2A sur la période 2019-2023 pourrait également être compromis par des facteurs externes qui s’imposent de nouveau à nous et suscitent encore de très nombreuses interrogations sur les différents programmes nationaux.
C’est ainsi qu’au sein de l’UEMOA, nous vivons la situation d’une quasi-instabilité aux plans politique et sécuritaire, impactant ainsi sur notre économie sous-régionale. Or, notre force au sein de la Zone de Libre-Echange Continentale Africaine (ZLECLAF), sera garantie par le poids économique de notre union sous-régionale ». À l’en croire, au niveau mondial, avec la guerre Ukrainienne, l’on vit l’un des scénarios économiques les plus incertains avec des risques élevés de rupture au niveau des plus grandes chaînes de distribution, notamment sur le gaz et le pétrole, le blé, et surtout les grands systèmes d’échanges monétaires et financiers. « Mais le tableau que je viens de décrire n’est pas sombre, tout au contraire, il nous interpelle sur la nécessité de repenser nos économies mais aussi de réarticuler notre diplomatie économique à travers nos politiques de coopération internationale. Au Sénégal, l’heure a sonné pour le secteur privé local qui après avoir longtemps mené la bataille pour un plus fort ancrage des entreprises nationales dans l’économie, et particulièrement sur les grands projets de l’état, s’ouvre aujourd’hui de nouvelles voies de développement autour de grande projets et réformes en cours au plan national », fait-il savoir. De son avis, la Réforme du Code des investissements en cours devra donner une place prépondérante à tout acteur économique local désireux de s’engager pour la bataille économique du Sénégal. « Aussi, dans l’exploitation de nos ressources pétrolières et gazières l’état du Sénégal entend promouvoir l’utilisation des biens et des services nationaux ainsi que le développement de la participation de la main d’œuvre locale, des technologies et des capitaux locaux, dans toute la chaîne de valeur de cette industrie en mettant en place un Comité National de Suivi du Contenu Local (CNSCL) qui a pour mission de coordonner et superviser l’élaboration du document de stratégie de contenu local et de veiller à la mise en œuvre de la stratégie de développement du contenu local, avec pour objectif d’atteindre 50% de contenu local à l’horizon 2030 »,soutient le patron du MEDS.
En ce sens, il renseigne que sur un champ plus large, l’état en partenariat avec le secteur privé sénégalais mettra en place une nouvelle feuille de route à travers un document sur la nouvelle stratégie de développement du secteur privé qui prendra en charge toutes les problématiques de l’heure exprimées par les chefs d’entreprise. « L’économie africaine va aborder un virage décisif, afin de faire face aux graves conséquences de la crise sanitaire Covid19 dont les chocs inattendus ont bouleversé les certitudes, toutes les perspectives, et entrainé de fortes pressions économiques et sociales qui ont détruit tous les efforts capitalisés par le passé, susceptibles de bâtir des cycles de croissances inclusives et durables », fait noter Mbagnick Diop. Et d’ajouter : » Depuis sa genèse, le MEDS a réussi à partager sa vision sociale de l’économie, sa conception innovante du Partenariat Public-Privé, son management de l’entreprenariat et son grand attachement à l’innovation et la créativité, comme des vecteurs de compétitivité et de réussite.
La philosophie de base du MEDS, fondée sur le Pari de l’action conforte l’image d’une institution soucieuse de promouvoir des valeurs de courage, d’abnégation, d’esprit de sacrifice et de partenariat ». Il estime qu’aujourd’hui, le capacités managériales, le parcours et les réalisations du MEDS sont cités à titre d’exemples, au-delà des frontières. « Le MEDS a eu la consécration continentale de son Management, à travers le Prix Nelson MANDELA, la mise en œuvre avec succès, à l’International des African Leadership Awards (ALA), son positionnement comme 1er vice-président du Groupement du Patronat Francophone regroupant plus de 88 pays, etc. la désignation du Président du MEDS comme Ambassadeur de plusieurs ONG internationales », se réjouit-il.
Le patron du MEDS indique que le label MEDS est présent dans dix grandes Capitales Occidentales avec des Bureaux de représentation en Europe et en Amérique du Nord. » Fort de ses expériences réussies au niveau nationale, régionale et internationale très enrichissantes, la nouvelle vision stratégique du MEDS est désormais tournée dans les niches porteuses des domaines de l’Economie de la Connaissance, du Numérique, de l’Economie vert, de la transformation digitale et toutes les formes d’intelligence collaboratives comme le Soft Power (stratégie d’influence) dans la Compétition, (concurrence & coopération), pour impulser l’emploi des jeunes, dynamiser l’exportation et renforcer la compétitivité de notre pays », dit-il. Mbagnick Diop fait savoir que cette 22ème Session de l’Assemblée Générale est un grand moment d’échanges, de rencontres, d’évaluation, d’élaboration de leurs projets vers l’innovation, de programmation de nos nouveaux agendas d’actions et aussi, de renouvellement du Bureau Exécutif et du Conseil d’Administration.
NGOYA NDIAYE