Donnant son point de vue, par rapport au débat suscité par le dernier arrêté ministériel portant sur le Règlement intérieur des établissements scolaires, le secrétaire général national du syndicat autonome des enseignants du moyen secondaire du Sénégal (SGN/ SAEMSS) évoque le principe de la laïcité et rappelle la loi d’orientation du 22 février 1991. Il estime que les établissements n’ont pas le droit d’endoctriner les élèves qu’ils reçoivent.
Le 8 octobre dernier, le ministre de l’éducation nationale a sorti un arrêté portant règlement intérieur dans les établissements publics et privés qui laisse croire que le voile et la croix sont acceptés. Analysant cet état de fait, El Hadji Malick Youm semble se pencher du côté du ministère. « Nous pensons que ce qu’il y’a lieu de faire c’est respecter notamment l’article premier surtout de la loi d’orientation qui dit clairement que nous sommes dans un pays où il y’a un Etat laïc et nous revenons à l’article 4 qui rappelle que nous devons respecter les croyances des uns et des autres. Mais qui revient également pour clarifier en disant que les établissements privés peuvent dispenser un enseignement religieux, mais la même loi précise que quand même les parents d’élèves ont le droit de souscrire à cet enseignement religieux ou de ne pas le faire. Ce n’est rien qu’un rappel et tous les établissements sont tenus de savoir que les règlements intérieurs doivent se conforme aux dispositions légales et qu’aussi ce qui prime surtout, ce ne sont pas ces règles-là, mais c’est le fait que les sénégalais doivent comprendre aujourd’hui que nous devons avoir nous tous l’obligation d’exprimer cette volonté de vivre-ensemble, éviter qu’il y’ait des querelles inutiles et surtout de toucher à certaines sensibilités », fait-il savoir au micro de nos confrères de la RFM.
Le syndicaliste a également évoqué le principe de la laïcité en parlant dudit arrêté autorisant désormais le voile et la croix dans les écoles. Dans le même ordre d’idées, le SGN/ SAEMSS ajoute : « Cet arrêté ne fait que rappeler un certain nombre de dispositions légales que nous retrouvons déjà dans la loi d’orientation du 22 février 1991, mais qui partent aussi de la Constitution de notre pays où il est clairement dit que nous sommes dans un pays laïc et nous pensons qu’également dans la hiérarchie des normes, le règlement intérieur devrait non seulement se conformer, mais respecter strictement les dispositions légales. Car dans le cadre de la hiérarchie des normes, le règlement intérieur vient loin derrière la Constitution, la loi et les décrets ».
Admettant donc que cet arrêté ministériel est loin d’être aux antipodes de notre charte fondamentale qui parle d’un Sénégal laïc, El Hadji Malick Youm pense qu’il n’y a pas de coloration particulière pour l’Etat par rapport à une religion ou une autre, mais c’est vraiment le principe de la multiplicité des croyances.
Mamadou Sow