Le lundi 3 juillet 2023, le Président de la République Macky Sall a annoncé au Peuple Sénégalais sa décision de ne pas être candidat à l’élection présidentielle du 25 février 2024. Quelques semaines plus tard, le samedi 9 septembre, il informait ses partisans de sa volonté de voir le Premier Ministre Amadou Ba investi comme candidat de la grande majorité présidentielle. Ce choix porté par l’autorité suprême du pays sur son plus proche collaborateur est loin d’être fortuit. En effet, le titulaire de la Primature et responsable de premier plan de l’Alliance Pour la République (APR) a effectué jusqu’ici un parcours plus que respectable, soutenu en cela par une formation solide et efficace. Pour ma part, j’ai connu l’homme dans les couloirs de la Direction Générale des Impôts et des Domaines (DGID). J’y suis arrivé en novembre 2007, sortant de l’École nationale d’Administration (ENA) ; c’était quelques mois après sa prise de fonction comme Directeur Général.
» Un homme qui croit aux progrès »
Au début, je l’apercevais de loin, avant que mon action militante dans l’Amicale des Contrôleurs (chargé de la communication), puis dans le syndicat (comme secrétaire administratif), ne nous rapproche. À la suite, une certaine convergence de vue fit le reste. Pendant sept ans (2007 à 2013), je l’ai vu porter à bout de bras cette prestigieuse Administration dans laquelle je faisais mes premiers pas. Je dois avouer que ses qualités intrinsèques de leader ont fait vivre à la DGID une véritable révolution managériale, qui continue encore à bénéficier à l’État Sénégalais. Les avancées spectaculaires à tous points de vue engrangées par l’administration fiscale sous son magistère sont indéniables.
Sous l’impulsion de M. Amadou Bâ, DGID d’alors, les recettes fiscales (objet social de l’entreprise DGID) sont passées de 1041,4 milliards en 2007 à 1381,2 milliards en 2013 (source : ANSD). À cela s’ajoute une revalorisation sans commune mesure des conditions de travail et d’existence des agents de l’administration fiscale toutes catégories confondues. En homme profondément sociable, M. Amadou Bâ accorda une attention toute particulière aux conditions d’existence de ses agents. Cette attitude s’est traduite par une facilitation de l’accès à la propriété foncière ainsi qu’une couverture maladie satisfaisante, avec des évacuations à l’étranger, à chaque fois que de besoin.
Il est aussi opportun d’évoquer sur ce chapitre la pacification de l’espace professionnel qu’est la DGID. En effet, dès sa prise de fonction comme DG, M. Amadou Bâ a instauré avec tous les acteurs sociaux de cette administration un dialogue direct et franc, « axé autour de l’essentiel ». Cette démarche sincère et transparente avait facilité l’enracinement d’un climat de sérénité propice à la performance. Dans nos échanges, il ne cessait de nous répéter : « Le système de management qui a ma faveur a l’Humain comme ciment ». Il n’avait pas besoin de nous le répéter autant car ses faits et gestes le prouvaient à suffisance. En homme de paix et de consensus, il a su gérer avec une grande intelligence situationnelle les nombreuses difficultés auxquelles la DGID était sujette à l’époque. Je le dis et le répète, Monsieur Amadou Bâ est un homme de paix, de dialogue et de consensus. [Nous y reviendrons].
In concreto, les sept années passées par M. Amadou Bâ à la tête de la DGID ont apporté de réelles avancées à cette administration charnière de notre pays. Ce qui constitue un réel motif de satisfaction pour tous les agents. Je n’en doute point, tous ces facteurs, certainement combinés à bien d’autres, ont pesé de tout leur poids lorsqu’en septembre 2013 le Président Macky Sall a décidé de le nommer au prestigieux poste de Ministre de l’Économie et des Finances.
» Une mamelle qui nourrit l’État »
Cette marque de confiance venue de la plus haute autorité du pays paraît sans doute comme la consécration d’une carrière de haut fonctionnaire, jusqu’ici dédiée à la performance et au culte du résultat. À cette position, M. Amadou Bâ s’est battu de toutes ses forces pour traduire la vision de Monsieur le Président de la République Macky Sall dont il s’est fait le porte-étendard. Il se donne pour tâche de coordonner la mise en œuvre du Plan Sénégal Emergent (PSE), devenu le seul référentiel de politiques publiques au Sénégal. Ses hauts faits d’armes devant le club de Paris, ajoutés à la confiance restaurée avec les institutions financières internationales (FMI et Banque mondiale, notamment), ont fini de convaincre même ses adversaires les plus assumés.
Nombreux sont les membres de son cabinet qui furent étonnés par son immense capacité de travail et d’endurance durant ces périodes d’intense production intellectuelle. En personne, j’ai toujours été frappé par sa fameuse expression « on se bagarre » qu’il aime me balancer en inaugurale de nos échanges de civilités, au téléphone comme en présentiel. Il ne fait aucun doute que cela est le meilleur symbole d’un état d’esprit de combattant, résolument tourné vers la victoire. Je ne reviendrai pas en particulier sur le passage de M. Bâ dans le gouvernement. Les ministères de souveraineté qui l’ont accueilli tour à tour ainsi que les résultats probants qu’il y a obtenus sont connus et salués par tous les observateurs. L’opinion est aussi unanime quant aux qualités de l’homme à endosser et à mener à bon port les responsabilités à lui confiées.
C’est donc à ce manager dans l’âme, doté d’un talent avéré, que Monsieur le Président de la République, Macky Sall, a décidé de confier le brassard de capitaine pour conduire à la victoire la grande équipe du parti au pouvoir lors du crucial match de février 2024. Mais au fond et dans l’absolu, « pour-quoi » voter Amadou BA ?
Un contexte socio-politique singulier
De prime abord, il convient de souligner le caractère historique de l’élection présidentielle que notre pays s’apprête à vivre dans quelques semaines. En effet, comme rappelé par tous les observateurs, c’est la première fois qu’un Président de la République organise une présidentielle sans y participer. Par ricochet, le Président Macky Sall est le seul chef de l’État jusqu’ici de notre histoire post-indépendance dont la date de départ du pouvoir est connue de tous. Ce sera, à ne pas s’y méprendre, le 3 avril 2024.
Aussi, il est opportun de le souligner, que le dernier quinquennat du Président de la République a été le cadre de nombreux troubles socio-politiques qui ont eu de lourdes conséquences à la fois sociales et économiques. Je considère, sans aucune exagération, avoir vu le « Baobab Sénégal » après 60 ans de vie et de consolidation, recevoir les premières attaques visant ses racines. Je ne reviendrai pas (pas plus que de raison) sur les nombreuses pertes en vies humaines, de Sénégalais de tous bords et de toutes conditions. Au-delà du mal ressenti devant pareille situation, nous nous attelons à les confier à la Miséricorde du Tout-Puissant, Maître absolu d’ici-bas et de l’au-delà. Mais il ne faut pas le nier, ces douloureux événements ont été l’occasion de troubles graves, accentués par des actes de barbarie jusqu’ici inconnus de l’Homo-senegalensis.
Depuis lors, nombre de nos concitoyens – j’en fais partie – ont procédé à une profonde remise en question de leurs certitudes les plus établies.
Le candidat du camp présidentiel a pour mission de faire gagner son équipe lors des joutes électorales de février 2024. En réalité, pourquoi le soutenir dans cette entreprise? Loin de moi l’idée de mettre le costume de chargé de campagne de l’actuel Premier Ministre. Son équipe dédiée à cela, le fera avec brio, le moment venu; je n’en doute point. Mon but, dans cet exercice, est de partager avec ceux qui me feront l’honneur de me lire, ce que je sais de l’homme et ce qui, dans le contexte actuel de notre pays, justifie objectivement de le porter à la magistrature suprême. « L’autorité ne s’exerce pas sans culture », enseignait Platon. La culture étant simplement l’autre vocable pour désigner la compétence. Le parcours de l’homme, chevillé à une compétence avérée, est reconnu de tous.
« Un produit de la République, un homme d’État »
Aux différentes positions de travail qu’il a occupées, je peux témoigner l’avoir vu défendre les intérêts de l’État sénégalais avec ardeur, fermeté et abnégation, adossé à la seule vocation de servir. Dans sa posture de décideur, nous avons suivi M. Amadou BA faire de la DGID une administration extrêmement importante, respectée de tous ses partenaires. Pour ma part, en témoin oculaire de ses nombreux faits d’armes, je contemple avec espoir l’aube de sa présidence, guidant notre cher Sénégal vers la paix et la prospérité partagée. Ses passages plus que brillants au ministère des finances d’abord et des affaires étrangères ensuite ont été particulièrement bénéfiques pour l’État.
Le crédit dont il a toujours bénéficié de la part des partenaires techniques et financiers de notre pays, tant au niveau continental qu’au-delà, a permis de faire des résultats probants sur ce domaine. Est-il besoin de revenir sur les taux de croissance galopants enregistrés par le Sénégal entre 2013 et 2019 avant que la Covid-19 ne vienne ralentir cet élan. Dans sa posture de Ministre des finances, M. Amadou BA a aidé notre pays à chercher et trouver des financements pour la réalisation de nombreux projets (infrastructurels, notamment) qui aujourd’hui ont littéralement changé le visage de notre pays, jusque dans ses coins les plus reculés.
Je rappelle sur ce point qu’il a même remporté en 2017 le prix de meilleur Ministre des finances en marge de la 52e assemblée annuelle de la Banque africaine de Développement (BAD) tenue en Inde. Quid de son passage au Ministère des affaires étrangères ? Il s’est attelé, avec les méthodes et démarches dont il détient le secret, à consolider le leadership du Sénégal sur la scène internationale.
Que dire de sa loyauté envers l’Etat et ceux qui l’incarnent ?
Je rapporte ici que l’homme a une conception de la loyauté qui frise le sacré.
Echanger avec M. Amadou BA, c’est presque revisiter le cours de droit administratif et son chapitre sur les obligations morales du fonctionnaire. Il te rappelle avec insistance l’obligation de loyauté qui à son sens ne saurait être à géométrie variable. Il faut l’être (loyal) dans l’absolu, soupire-t-il. C’est donc ce condensé de compétences, de courage et de vertus que le Président Macky Sall a « proposé » pour conduire le développement socio-économique du Sénégal.
Pour ma part, je le soutiens et appelle à le soutenir.
Car après l’avoir connu… comme je l’ai connu, après l’avoir pratiqué… comme j’en ai eu l’honneur et le privilège, si je ne le soutiens pas, je serai de mauvaise foi. Or je n’ai pas ce défaut. Dieu merci !
Abdoul Aziz DIAGNE,
Contrôleur des Impôts et des Domaines