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Les relations complexes entre les Armées et la politique
Les relations complexes entre les Armées et la politique

AFRIQUE: Les relations complexes entre les Armées et la politique

Les grands destins politiques avec des fortunes diverses du Maréchal Pétain et du Général De Gaule ont sans doute séduit et inspiré beaucoup de cadres des armées africaines au point de penser qu’ils sont la panacée pour sauver leurs peuples. Les nombreux coups d’Etat en Afrique, plus d’une centaine, avec des soi-disant comités de ‘’salut national’’ en disent long.

C’est cette même logique qui a porté Mahamat Idriss Deby Itno au pouvoir alors que la Constitution tchadienne désignait le Président de l’Assemblée qui s’est déclarée subitement ‘’malade’’. Et cette tendance se poursuit avec les récents coups d’Etat au Mali et en Guinée, après une plus ou moins longue période d’accalmie en Afrique de l’Ouest où les militaires se sont calmés après que la Cedeao eut montré de la fermeté dans la condamnation des coups d’Etat.

Aujourd’hui, en Guinée, le Lieutenant-Colonel Doumbya rencontre tout le monde et tente, ainsi, de légitimer le coup de force, présenté comme un coup de ‘’salut’’ pour sauver un peuple d’un homme qui a voulu s’accrocher au pouvoir.

Au Mali, deux coups d’Etat en six mois, ont fini de mettre les institutions du pays à genou car, c’est la volonté du Colonel Goïta qui semble être aujourd’hui la principale boussole de gouvernance.

D’ailleurs, ce dernier semble s’inscrire dans une dynamique osée de diversification de la coopération entre le Mali et d’autres pays, ce que les politiques n’ont manifestement jamais osé faire du fait de l’emprise française évidente sur le pays.

Ainsi, non seulement les armées africaines ont du mal à assurer les missions de sécurisation de leurs peuples face à des menaces graves comme le terrorisme, mais, elles investissent le terrain politique en brandissant leurs armes et en prétendant agir pour les peuples.

Cette nouvelle ère de coup d’Etat va toutefois sonner le glas d’expériences démocratiques malheureuses, parce qu’oblitérés par des leaders politiques qui n‘ont jamais hésité à tripoter les constitutions, mais cependant prometteuses parce que le processus est irréversible.

Toutefois, c’est aller de mal en pis. Les armées ne vont pas développer le continent. Parce que, simplement, elles n’en ont pas la vocation. Et ce que les militaires refusent de voir, c’est que les leaders politiques avec qui ils flirtent ne valent pas mieux que ceux qu’ils ont démis.

Ceux qui sont dans l’opposition sont gentils, respectables, ‘’démocrates’’, posent les combats de principe et semblent être auprès des peuples.
Mais, une fois au pouvoir, ils oublient toutes leurs bonnes intentions. Et Alpha Condé en est un exemple patent, lui qui avait même été condamné à mort par contumace par le régime de Sékou Touré.

En conséquence, la Cedeao est en train aujourd’hui, d’être fragilisée par des armées qui entendent, comme par entente mutuelle, s’opposer à elle.

Pourtant, il est important que les Armées sachent qu’elles ne sont des pouvoirs constituants et que les démocraties africaines, imparfaites, sont en train de faire du chemin malgré les systèmes tortueux de parrainage, les troisièmes mandats et autres.

Les expériences en RCA, eu Niger, au Ghana, au Nigeria, au Sénégal, en Guinée-Bissau, au Cap-Vert et autres pays, ont montré que l’Afrique est sur la bonne voie, malgré les vicissitudes de l’évolution d’expériences démocratiques en prise avec de multiples contradictions.

Cette maturation a besoin de temps et les Armées n’ont pas le droit d’y mettre un coup de frein.

A 82 ans, Alpha condé ne pouvait rester encore longtemps au pouvoir. Cellou et les autres étaient là pour lui rappeler qu’il avait pris le mauvais chemin et que même si cela allait prendre beaucoup de temps, la révolution guinéenne allait se faire, tôt ou tard.

Mais avec ce qui se passe, c’est juste l’histoire qui bégaie. Car, tout homme politique qui n’aura pas l’agrément des militaires, dont on ne connaît pas l’agenda, sera débarqué, exactement comme au Mali.

L’Afrique souffre ainsi de ses militaires et de ses politiques. Ces derniers se partagent le pouvoir ou se le disputent au grand dam d’un peuple qui attend depuis les années 60.


Assane Samb

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