L’enquête sur la mort de Mamadou Moustapha BA suit son cours. Le Procureur de la République a décidé de mener une enquête après avoir établi « une mort pas naturelle. » Les membres de sa famille plongés dans l’émoi attentent toujours la dépouille de leurs « fils » pour l’enterrer dans sa terre natale de Nioro. Le Dr Amadou Sow médecin légiste a par ailleurs apporté quelques éclaircissements relatifs à « l’autopsie » et au « certificat de genre de mort. »
Le décès suscite bien des débats sur le certificat de genre de mort ou encore l’autopsie. Selon le Dr Amadou Sow, médecin légiste, on ne peut pas faire une différence ou en tout cas comparer le genre de mort à l’autopsie dans la mesure où le certificat de genre de mort c’est le certificat que le médecin produit après avoir réalisé une autopsie le plus souvent. Une autopsie qui a pour objectif de se prononcer sur les circonstances et la cause de la mort et il faut se prononcer sur la nature. « Le genre de mort est le document qui atteste de la nature de la mort d‘une personne.
L’autopsie est réalisée pour la situation où la mort n’est pas naturelle. On peut avoir les situations de mort suspecte, violente, de mort subite ou accidentelle. Et il faut une autopsie », a-t-il ajouté. Mais ce qui crée cette polémique c’est l’autosaisine du Procureur de la république. Selon le Dr Sow, la loi lui donne cette possibilité car il est le maitre des poursuites. « Il a la latitude d’ouvrir une enquête et demander un avis à un sachant et donc c’est une expertise. Il doit élucider l’affaire il peut y avoir recours et l’autopsie est ordonnée par le Procureur », a-t-il indiqué à travers les ondes de Sud Fm.
A la question de savoir la suite de la procédure, le médecin légiste a argué qu’il peut y avoir des cas qui peuvent se passer. D’emblée « on peut savoir que c’est une mort naturelle, en ce somment là on signe le certificat de décès et on délivre les autres certificats après. Ou bien on sait que c’est une mort pas naturelle, mais violente, là, le médecin signe ce que l’on appelle une déclaration de mort suspecte. Et quand le papier est signé on aura un « obstacle à l’inhumation. » « Cette personne ne sera inhumée tant que cet obstacle n’est pas levé. Et ceci, personne ne peut le faire sans l’aval du Procureur. Il peut le faire sur la base d’enquête de police, de la gendarmerie etc. ou après avoir ordonné une autopsie. Il entre en vigueur et il a latitude de demander une autopsie et une enquête. Quand la mort est déclarée « suspecte », « violente », à laquelle après l’autopsie on sait que c’est un suicide ou un empoisonnement ou un accident en ce moment on pourra lever l’obstacle médico- légale car on sait comment est morte la personne. »
A la question de savoir comment la justice peut procéder pour élucider ce cas sachent que c’est entre deux pays (Ndlr : La France et le Sénégal) le médecin légiste a souligné qu’il va falloir mainmettent se poser la question : « est ce que le médecin qui a donné son rapport en France, s’est-il trompé de bonne foi ? Ou bien l’a-t-il fait en connaissance de cause en donnant un certificat de complaisance. S’il a fait de bonne foi, tous les jours les médecins se trompent de diagnostic. Mais s’il a fait en connaissance de cause en, donnant un rapport tendancieux, c’est réprimé par les lois et il pourra être sanctionné pour cela.
En 2022, cette l’on se rappelle le cas d’Idrissa Goudiaby dont le corps a subi moult autopsie. Bref un cas donc pas nouveau au Sénégal. Dr Sow a indiqué qu’il y’avait cette divergence mais c’est dans l’ordre normal des choses. « Il faut que les gens reviennent à la raison, laisser la justice travailler correctement et à la fin on saura ce qu’il en est. Soit confirmer ou informer avec des arguments scientifiques », a-t-il plaidé.
MOMAR CISSE