La direction générale de l’administration pénitentiaire a présenté ses vœux au personnel de ladite structure. Occasion saisie par le directeur général, Aliou Ciss d’inviter le personnel au respect des droits humains.
L’administration pénitentiaire a procédé hier à la traditionnelle cérémonie de présentation de vœux. Le directeur général n’a pas manqué de souligner les problèmes auxquels ils font face. Selon Aliou Ciss, leur direction reste confrontée aux défis de la surpopulation carcérale, de l’inadaptation des infrastructures pénitentiaire, de la non-adoption du statut du personnel pénitentiaire, du manque de personnel. » Au titre des préoccupations majeures figure tout d’abord la lancinante question de la signature du nouveau statut du personnel de l’administration pénitentiaire, qui constitue l’élément essentiel de revalorisation de la fonction pénitentiaire », dit-il.
Et de reconnaître : »Les autorités étatiques ne manquent pas de nous exprimer toute leur sensibilité et leur disponibilité pour la réalisation de ce principal vœu pénitencier. J’ose espérer que ce texte sera adopté en 2025. Également, deux plans essentiels ont été transmis à la tutelle. Il s’agit d’une part du plan décennal de recrutement de 8 650 agents tout-grâce confondus, soit 850 agents par an de 2025 à 2035, afin de résorber le gap en personnel et de se conformer aux normes nationales concernant le ratio surveillant-détenu ». Sur cette liste, il y ajoute le plan d’équipement pour une meilleure sécurisation des établissements pénitentiaires et une humanisation de la fouille. Il rappelle que leur crédo est de corriger des trajectoires déviantes, de modeler voire remodeler des vies pour le bien de la société. « C’est pourquoi l’amélioration des conditions de vie des détenus doit être au début et à la fin de tous nos actes et réflexions. Il faut respecter leurs droits et éviter la répression », préconise-t-il.
Et de renchérir : »Nous sommes confrontés à des situations complexes qui exigent discernement et empathie. En ce titre, j’exhorte à continuer de respecter les principes fondamentaux des droits humains. Cela est non seulement une obligation, mais aussi un devoir moral, qui honore notre institution et renforce la dignité des personnes que nous encadrons ». Il soutient que la République a confié à l’administration pénitentiaire la délicate mais noble mission d’assurer la sécurité et la préparation à la réaction sociale des semblables en conflit avec la loi. « Cette mission exige de tous une exemplarité, une discipline, une réserve, une posture républicaine et une loyauté inébranlable. Nous exerçons un métier difficile et souvent incompris par beaucoup parmi nos concitoyens, mais un travail très noble et valorisant dont vous devez être très fiers. Chaque acte posé dans le cadre du travail devra trouver son fondement dans les lois et règlements qui régissent la fonction pénitentiaire », conseille-t-il. Il invite l’ensemble de l’administration pénitentiaire d’avoir une attitude impartiale, tout en respectant les règles de déontologie et les droits reconnus à la personne humaine, dans la gestion et le traitement des citoyens sénégalais et étrangers qui leur sont confiés.
Aux directeurs et chefs de services, il leur invite à récompenser leur mérite et à corriger les erreurs des subordonnés. » L’administration pénitentiaire constitue une équipe dont l’engagement de chaque membre est attendu pour l’atteinte des objectifs fixés. A ce titre, personne ne sera laissé en rang, car chaque maillon de la chaîne sera judicieusement utilisé, mis en contribution. Cette institution est la nôtre et elle ne sera que ce que nous ferons » conclut-il.
NGOYA NDIAYE