Marie Khone Faye et Absa Faye ont le privilège de partager leur vie avec le premier des Sénégalais. Si elles n’étaient pas connues du grand public mais elles sont déjà bien et à fond dans leurs rôles de Premières dames, dont la réputation a toujours été, ici et ailleurs, d’assister son époux de Président dans sa politique sociale. Faire des actions sociales, c’est bien mais à quel fond? Une question qui nécessite une reflexion et une multitude de réponses de la part des responsables et autorités.
Commençons par Marie Khone Faye, la première Première Dame qui s’est rendue, il y a une semaine à Ndiaganiao à quelque 115 Km de Dakar, pour apporter son soutien aux siens. Selon plusieurs sources, la visite a été marquée par la distribution de denrées alimentaires et de matériels sanitaires. Quant à elle, Absa Faye, la deuxième Première dame a choisi Mbour pour apporter son soutien à tous les orphelins mineurs du Sénégal, non sans s’engager à faire le plaidoyer auprès de son époux de Président pour la vulgarisation des pouponnières à travers le pays. Comparé aux autres premieres dames des regimes passés, celles du président Bassirou Diomaye n’ont pas annoncé la mise en place d’une Fondation caritative, même si officiellement, leurs actions entrent quand même dans ce cadre. Porter secours et assistance aux communautés dans le besoin.
Au Sénégal comme un peu partout en Afrique , il est de coutume de voir une première dame mettre en place une Fondation, dès l’accession de son époux au pouvoir mais une question est toutefois nécessaire, Une question vaut tout son pesant d’or avec ce cas sur les actions sociales et œuvres caritatives des premières dames. Par quel fond et pour quel coût ces aides ont-elles données? Difficile de répondre à cette question, certes, même si les nouvelles autorités ont manifesté leur volonté de rationaliser les dépenses de l’État, invitant même les populations à se serrer la ceinture pour un moment.
En tout cas, au Nigéria, l’ancien Président Buhari avait supprimé le poste de Première dame, estimant que c’était contraire à la Constitution, et un gaspillage de l’argent public ; non sans dire, plus tard, que la place de sa femme était à la cuisine, dans le salon et l’anti-chambre
Pour le cas du Sénégal, pendant 12 ans d’existence, jamais la Fondation Servir le Sénégal n’a été auditée par les corps de contrôle, en violation flagrante de la Loi. Le Premier ministre, lors de son dernier passage à l’Assemblée nationale, avait pourtant annoncé l’auto-audit de la Présidence, estimant que c’en est une grande première, ce n’est pas sûrement pas Bassirou Diomaye Faye qui s’opposera à l’audit des activités onéreuses de ses épouses, Marie Khone et Absa Faye comptaient bien s’investir dans le social. Car, par le passé, il a été reproché à l’Inspection Générale d’État de n’avoir pas auditer la Fondation Servir le Sénégal avant sa dissolution. “On n’a jamais vu un rapport de l’Inspection générale d’Etat sur la fondation Servir le Sénégal”, avait constaté, en 2020, le Coordonnateur du Forum civil, dans l’émission “Grand Jury” de la RFM. Birahime Seck, Coordonnateur du Forum Civil. Même si l’IGE est compétente pour vérifier tous les organismes qui sont dans la générosité publique, conformément à l’article 6 de la loi 2011-14 du 8 juillet 2011, la Fondation Servir le Sénégal n’a jamais été soumise à cet exercice. On peut également cité la fondation Solidarité-Partage de l’ancienne première dame Elisabeth Diouf, comme de l’ex-première dame Viviane Wade, ont fait l’objet de contrôles de la Cour des comptes, avait rappelé M. Seck.
Ces fondations qui utilisent des milliards de francs CFA, ont des soubassements éminemment politiques. A travers ces œuvres caritatives, il s’agit pour ces premières Dames d’accompagner de manière soft l’action politique de leurs époux. Partout en Afrique, la pratique est quasi-identique. Les premières Dames rivalisent d’ardeur dans la création de fondations avec des modes de fonctionnement souvent aux antipodes des règles de transparence.
Source: Actusen