La vive réaction de Abbé André Latyr Ndiaye a fait frémir beaucoup de sénégalais toutes confessions confondues. Elle révélé l’existence de malentendus entre les hautes autorités de l’Etat et l’Eglise ou une partie d’entre elle. Nous avons cependant eu l’impression que de deux choses l’une: Soit le Premier ministre Ousmane Sonko a été mal compris soit Abbé lui reproche quelque chose qui va au-delà de sa sortie.
Le voile, à ce qu’il nous semble, cache une frustration plus profonde à l’égard de cette haute autorité de l’Etat.
Car, dans son discours, Sonko n’a nullement indexé la religion chrétienne. Il a parlé d’écoles françaises qui interdisent le voile. Or, le débat sur le voile, en France, n’a nullement été porté par l’Eglise française. C’est un débat des politiques que les écoles, dans ce pays, ont tout simplement adopté. Car, les décideurs, ce sont les politiques. Ils incarnent l’autorité publique qui définit l’ordre public du moment.
La preuve, toute femme qui arrive en Iranpar exemple est dans l’obligation de porter le voile en public. C’est l’ordre public iranien qui le veut. Ça ne fait pas de ces femmes, des musulmanes. Les Français ont le droit de l’interdire sur leur territoire, mais, les sénégalais sont, eux-aussi, tout aussi responsables de leur ordre public qui s’applique à ses nationaux et aux étrangers qui vivent sur leur sol à exception du personnel diplomatique.
Là-dessus, nous ne pensons pas que le Pm a visé l’Eglise.
C’est pourquoi, nous estimons que l’Abbé, dans une sortie aussi acerbe, a sans doute d’autres raisons, non dites, de s’en prendre au Pm. Et de cette façon. Il peut s’agir d’une accumulation de frustrations ou d’informations tenues secrètes. Étant entendu que la lettre ouverte a été bien documentée, très bien écrite.
Une situation qui n’est ni plus ni moins qu’un incident diplomatique. Il urge alors, que des canaux de dialogue soient ouverts le plus tôt possible. Et à l’abri des regards. Nous pensons qu’un rapprochement est nécessaire pour lever les malentendus et les incompréhensions qui nous semblent profonds. Car, il nous faut, dans ce pays, préserver l’entente et ceci à tout prix.
Les anciens et les prédécesseurs aux différents postes de responsabilité nous ont légués un heritage de paix, d’entente, de respect et de cordialité. Nous n’avons pas le droit de ne pas le sauvegarder.
Assane Samb