Tafa Diarabi ! C’est avant tout, une figure emblématique de la scène musicale sénégalaise, sans exagération aucune. De son récent voyage, il a rapporté dans les bacs un nouvel album intitulé Jah Rahma , empreint d’intimité, d’allégresse et de gratitude envers Le Divin. Cependant, ce qui le distingue particulièrement, c’est sa capacité à transformer chaque échange en une source enrichissante de connaissances artistiques mais surtout de sagesse de vie. Il se montre ouvert à évoquer sa personne, sa musique, sa vie et même sa brève « pause », ainsi que son retour. Malgré sa renommée, dans le milieu, Tafa n’en reste pas moins en quête perpétuelle d’excellence. La musique n’est pas seulement sa passion, c’est son véritable chemin de vie, même s’il nourrit en secret d’autres passions comme le cinéma, la peinture et la littérature. Inspiré par la vie et tout ce qui l’entoure, cet artiste sensible captive son public avec sa créativité débordante. Et aujourd’hui, l’invité de votre page people s’ouvre à nous en partageant sa vision unique de la vie et de l’art à travers ses réponses à nos questions.
Comment résumeriez-vous votre parcours musical ?
Je ne crois pas être arrivé à la fin de ma quête ! Tout résumé prématuré serait à la fois précipité et imprudent ! Ce parcours, envisagé comme une voie de vie, ne peut être ramené à un simple résumé. Il est sans aucun doute sinueux et plein de défis ! Mais cela ne devrait pas surprendre, car un sacerdoce n’est jamais une charge légère à assumer…
Où étiez-vous donc passé pendant tout ce temps ? Dévoilez-nous le motif de votre mystérieuse absence sur la scène musicale !
Au cours des dernières années, j’ai vécu en Belgique, où je suis installé depuis une décennie. En 2016, j’ai pris la décision de partir au Sénégal pour travailler sur mon deuxième album, mais les choses ne se sont pas déroulées comme je l’espérais. Après quatre mois passés à tourner dans les boîtes de nuit de Dakar, j’ai profité du mois de juin (début du Ramadan) pour soutenir mon épouse qui venait de perdre sa mère. Mais malheureusement, j’ai fini par contracter trois hernies dorsales.
En 2017, j’ai dû subir une intervention chirurgicale, qui m’a littéralement sauvé la vie ! Bien que cela m’ait pris du temps pour me remettre complètement, je remercie le ciel chaque jour pour cette seconde chance. Cette épreuve m’a appris à garder espoir et à être reconnaissant pour chaque obstacle surmonté. Je suis plus fort et plus déterminé que jamais à poursuivre mes rêves et à ne jamais abandonner, qu’importe les difficultés que je rencontre sur mon chemin. Al Hamdoulillah !
Qu’est ce qui a d’ailleurs motivé votre retour ?
La musique et cette pulsion qui m’a toujours animé, mon amour pour elle est inconditionnel, tout comme mon amour pour mon métier. Je suis conscient de cette passion et je suis déterminé à poursuivre ma quête ! Après ma période de convalescence, j’ai repris le travail, recommencé à écrire et composer, à aller en studio et à ficeler un projet (le même qui m’avait conduit au Sénégal en 2016), mais cette fois-ci avec plus de maturité et de travail. J’ai même réussi à conclure des sessions en studio avant de revenir chez moi, car je voulais que la sortie se fasse en ces lieux qui m’ont tant inspiré.
Votre retour a été marqué par la sortie de votre album « Jah Rahma » le message parait lyrique intime….. Dites-nous en plus…
Jah Rahma est un cri de joie et de reconnaissance envers Le Divin. C’est un cri qui témoigne de Sa bienveillance à notre égard, de Sa guidance vers notre accomplissement en Lui. Gardons en mémoire que c’est en Lui que se trouve la clé de notre réussite, et non en nous-même. En réalité, cet album tout entier n’est qu’un hymne à la vie, rempli de mes expériences tant joyeuses que douloureuses. Il s’agit d’un espace intime, mais également révélé au grand jour.
Quid de sa promotion ?
La promotion avance à grands pas, nous travaillons sans relâche depuis sa sortie le 24 novembre 2023. Nous avons organisé des soirées et des émissions de radio et de télévision… Mais vous le savez, une promotion ne s’arrête jamais, nous sommes toujours au cœur de l’action.
À travers vos écrits, Tapha, le style est visiblement soigné et chaque mot est porteur de profondeur. Quelle est donc votre source d’inspiration ?
Je suis inspiré par le Réel, le Vivant, la vie et tout ce qu’elle comporte. Chaque jour, je puise dans la vie et tout ce qu’elle englobe pour nourrir mon art. Être artiste, c’est avant tout être sensible. Notre métier est un véritable travail d’alchimiste, car il nécessite une substance précieuse. Cette substance se trouve en nous, dans nos vies, nos expériences, nos épreuves, nos peurs, nos réussites et nos chutes. C’est ce matériau brut qui nous permet de créer de la beauté.
Le thème fréquent de l’amour dans vos chansons nous amène à nous demander : Tapha est-il passionné par l’amour ?
Tous les êtres humains naissent dans l’amour et c’est le fondement même de leur existence. Il n’est pas question ici de réduire l’amour à une simple attirance charnelle, bien que cela ait son importance. Je suis convaincu que Vie et Amour sont synonymes… Ainsi, celui qui célèbre la Vie, célèbre l’Amour…
Avec autant d’expérience et autant d’albums à votre actif, quelle interprétation pouvez-vous faire de cette nouvelle génération d’artistes ?
Je suis extrêmement satisfait de constater que la nouvelle génération fait preuve d’une remarquable capacité ! Cette dynamique créatrice et ce puissant potentiel ne demandent qu’à être appuyés, soutenus et propulsés vers l’avenir.
Votre avis sur la politique culturelle ?
Il y a encore des progrès à faire dans ce sens. C’est vraiment dommage que nos dirigeants semblent sous-estimer l’importance de la Culture et des Arts. Ce n’est pas que du folklore, c’est bien plus que ça ! La Beauté n’est pas banale, ni une commodité. Elle touche profondément toutes les couches de notre être. Il reste tellement à accomplir et les moyens ne manquent pas ! De plus, la gestion de ce secteur laisse à désirer
La musique occupe une grande place dans votre vie, mis à part elle avez-vous d’autres centres d’intérêts ?
Je suis passionné de peinture, de cinéma, de littérature, un grand amoureux de la faune et de la flore aussi !
Des projets en vue ?
Après le Ramadan, des séries de concerts de live pur jus sont prévues ! De plus, en collaboration avec Mao Sidibé, nous travaillons actuellement sur un projet qui ravira, j’en suis convaincu, les mélomanes.
ANNA THIAW