Contrairement au gouvernement qui a annoncé 16 morts en marge des manifestations qui ont survenu suite au verdict de l’affaire Sweet Beauty, le Front pour une Révolution Anti-Impérialiste Populaire (FRAPP-France DÉGAGE) quant à lui, évalue le nombre de morts à 26 pour le moment. Guy Marius Sagna et ses camarades demandent au procureur de la République d’ouvrir des enquêtes pour situer les responsabilités sur ces morts qui, selon eux, sont causés pour la plupart par des « miliciens du pouvoir en place ».
Le FRAPP ne donne pas du crédit aux déclarations des autorités sur les morts des manifestants causées par les évènements douloureux du début du mois de juin déclenchés par le verdict de l’affaire Sweet Beauty. En effet, le Front pour une Révolution Anti-Impérialiste Populaire et Panafricaine, dans une lettre adressée au procureur porte provisoirement le nombre de morts à 26 « À ce jour, le bilan de cette répression est inconnu. C’est pourquoi nous partageons avec vous ce bilan provisoire que nous tenons des familles des 26 victimes tuées par balles », a mentionné le FRAPP dans sa lettre tout en listant les noms des 26 personnes qui seraient tuées. Daouda Gueye et ses camarades considèrent que si le nombre de morts est arrivé à ce niveau, c’est parce qu’il y a une « implication des nervis et des miliciens du pouvoir » dans le maintien de l’ordre. Selon eux, plusieurs témoignages ont révélé que beaucoup de corps des manifestants ont été jetés en pleine mer par les « nervis ». C’est pourquoi, d’après leurs dires, plusieurs corps ont été rejetés par la mer après les manifestations.
Le FRAPP estime qu’au moins 8 corps ont été rejetés par la mer du 6 au 13 juin. Mais, pour le mouvement anti-impérialiste, le procureur a fait fi de toutes ces considérations pour ne parler que des poursuites judiciaires contre les manifestants arrêtés. C’est dans cette perspective d’ailleurs qu’il l’invite à assumer ses responsabilités « C’est pourquoi Monsieur le procureur, sans préjudice d’une action en justice qui pourrait être engagée contre vous pour complicité de crime contre l’humanité, d’incitation au crime, de coalition de fonctionnaires, de forfaiture, entre autres infractions pénales, le FRAPP vous invite à assumer les responsabilités légales qui sont les vôtres », lit-on dans la lettre.
Le FRAPP demande, entre autres, au procureur, d’informer les citoyens sur le nombre total de personnes ayant été tuées, d’exiger la pratique de l’autopsie sur les corps identifiés et non identifiés notamment ceux rejetés par la mer, d’identifier formellement et de faire une communication détaillée sur les corps des jeunes sans vie rejetés par la mer, d’engager des poursuites contre les personnes ayant utilisé la force létale contre les manifestants, d’identifier et d’engager des poursuites contre les policiers et les gendarmes qui ont fait preuve d’usage de balles réelles…
Poursuivant leur argumentaire, Guy Marius Sagna et ses camarades indiquent que ces « nervis », même titulaires de carte professionnelle d’agent de sécurité, ne peuvent en aucun cas intervenir dans le maintien de l’ordre. Ils estiment que leur participation dans le maintien de l’ordre qui a été largement relayée et documentée par la presse internationale a beaucoup contribué à augmenter le nombre de morts et de blessés par balles. Le FRAPP révèle dans la foulée que les « miliciens du pouvoir » procédaient même à des arrestations et prenaient départ au siège de l’Alliance pour la République (APR).
EL HADJI MODY DIOP (stagiaire)