Suite à l’annonce de la journée sans presse que la Coordination des associations de presse (CAP) compte tenir le vendredi 23 juin 2023, le ministre de la Communication a réagi mais les journalistes signent et persistent. D’après Ibrahima Lissa Faye, la journée sans presse prévue le vendredi 23 juin se fera partout au Sénégal, peu importent les impacts négatifs que cela va engendrer.
«Nous avons sorti un édito commun ce matin où on a évoqué la journée sans presse et nous verrons ensemble les voies et moyens de l’exécuter. Il faut quand même dire que les journalistes ont tous été sensibles à ce plan de lutte et ensemble nous verrons comment réussir les prochaines étapes, parce que c’est important que la presse reste unie pour atteindre ensemble nos objectifs», a-t-il précisé.
Toutefois, selon Mamadou ibra Kane du CDEPS, une journée sans presse n’est pas sans conséquences. «Les radios n’ont pas les mêmes audiences et les mêmes annonceurs. Mais c’est des pertes qui peuvent être appréciées au moins à plusieurs dizaines de millions de francs CFA en une seule journée. C’est une importante perte». Malgré les pertes que cela pourrait engendrer, la CAP pense que le patronat va suivre le mouvement d’humeur.
«C’est la presse qui alimente les réseaux sociaux. Et si la presse ne met pas de contenus, les réseaux sociaux n’auront pas de contenus. C’est ça la vérité. Tout ce qui est commenté, partagé et autre, généralement, ce sont des contenus de la presse et donc si la presse ne partage pas de contenus, il n’y aura rien au niveau des réseaux sociaux. J’invite tous les acteurs des médias à se joindre à nous le 23 juin et j’espère qu’ensemble, nous allons réussir», ajoute Ibrahima Lissa Faye.
À préciser que la journée sans presse prévue vendredi prochain entre dans le cadre de la lutte pour la liberté de la presse au Sénégal dans un contexte marqué par l’arrestation de plusieurs journalistes et la suspension du signal de la télévision Walfadjri pour un mois. Le ministre de la Communication souligne que l’organe d’autorégulation (le CORED) se doit de rappeler aux journalistes leurs responsabilités et se dit toutefois ouvert au dialogue pour dépasser cette situation.
Pour rappel, en 2004, une journée sans presse a été organisée pour exiger la libération de Madiambal Diagne, ancien directeur de publication du journal « le Quotidien ». À cette époque, la journée, largement suivie, a été marquée par un silence radio total sur tous les supports médiatiques, à l’exception des médias d’État, en l’occurrence la RTS et le quotidien « Le Soleil ». Reste à savoir si la CAP va réussir ce pari le 23 juin prochain avec le patronat.